Selon Le Télégramme, qui a révélé l’information, plusieurs câbles ont été volontairement sectionnés voici quelques semaines sur la frégate de défense et d’intervention (FDI) Amiral Ronarc’h, sur le site du constructeur Naval Group.
Le navire, qui sera livré en 2024 à la Marine nationale, doit constituer le fer de lance de la flotte de combat française.
« Suite à la découverte d’actes malveillants sur l’un de nos bateaux, nous avons immédiatement porté plainte », a déclaré Naval Group, qui ne souhaite pas donner plus de précisions.
« Une enquête est en cours et nous espérons qu’elle fera la lumière sur ces actes. Nous avons par ailleurs renforcé les mesures de vigilance sur notre site », poursuit le constructeur naval dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Le parquet de Lorient s’est dessaisi de ces faits au profit du parquet militaire de Rennes », a expliqué le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc.
« La qualification visée est destruction de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », souligne le magistrat qui se refuse à tout commentaire sur le dossier, mettant en avant « la sensibilité de l’équipement militaire en cause ».
Les investigations ont été confiées à la gendarmerie maritime.
La France a commandé au total cinq exemplaires de cette frégate FDI (Belharra pour son nom à l’export) et la Grèce trois.
Long de 122 mètres, le navire est doté d’un équipage de 125 marins. Il pourra embarquer un hélicoptère et un drone aérien ainsi que des commandos avec leurs embarcations légères.
Fortement numérisée, la FDI est le premier navire dont la cyberprotection est intégrée dès la conception du programme, a fait valoir Naval Group.
Outre la lutte anti-sous-marine et anti-surface, elle doit être particulièrement performante dans la lutte anti-aérienne avec son radar à plaques Sea Fire: contrairement au traditionnel radar tournant, il assure une vision constante à 360°, réduisant d’autant la réaction face à un engin volant à très grande vitesse.
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