Le Premier ministre terminait, sur ce petit territoire français situé dans l’Atlantique nord en face de l’embouchure du Saint-Laurent, un voyage entamé au Canada pour discuter avec son homologue Justin Trudeau de l’accord de libre échange entre l’Europe et le Canada.
Devant la population de Miquelon-Langlade, puis devant celle de l’île voisine de Saint-Pierre, M. Valls a rappelé l’attachement de son gouvernement aux territoires ultramarins, répétant que « jamais l’État n’a été aussi présent pour les Outre-mer », et que le budget qui leur était consacré depuis le début du quinquennat de François Hollande n’avait « jamais été aussi conséquent », avec pour 2017, une enveloppe qui dépasse encore les 2 milliards d’euros, en augmentation de 16 millions.
Le Premier ministre a notamment annoncé la mise en place d’un fonds de 2 millions d’euros sur quatre ans, dédié à la pêche et à l’aquaculture, « pour compenser l’absence d’accès aux fonds européens » de ce territoire qui n’est pas département français.
Ce fonds devrait « permettre aux entreprises de se développer et gagner de nouveaux marchés », a-t-il insisté.
L’État soutiendra également une très forte demande des élus locaux: la réhabilitation des insfrastructures portuaires, pour « permettre la création d’un terminal de croisières ». « Cet effort financier compris entre 6 et 8 millions d’euros permettra de développer l’activité touristique de l’archipel », a-t-il dit, annonçant également que la Compagnie du Ponant « souhaitait augmenter significativement les escales de ses navires de plaisance à compter de 2019 ».
L’archipel aimerait en effet devenir un lieu de passage pour les croisiéristes. Il accueille actuellement environ 12.000 touristes par an essentiellement nord-américains, entre juin et septembre.
Des travaux devraient débuter en 2017. « C’est la première phase d’un projet ambitieux » de « hub portuaire », a-t-il ajouté. A terme, l’idée d’un hub maritime du transbordement est en germe. Il s’agirait pour Saint-Pierre et Miquelon de devenir « un port avancé » pour Halifax, Québec ou Montréal, qui ne peuvent accueillir les grands porte-containers.
Une mission de l’Ifremer viendra aussi « dès l’été prochain, explorer et évaluer les ressources maritimes de l’archipel » (halieutiques, biotechnologie, énergie renouvelables, etc.) pour « mieux connaitre les « opportunités » d' »économie bleue » qu’offre l’archipel, a-t-il ajouté.
Enfin, M. Valls a reconnu que la demande d’élus et parlementaires d’une liaison directe avec la métropole, était « légitime », et que « le gouvernement prendrait ses responsabilités ». Une mission d’expertise, « présente dans l’archipel cette semaine », devra donner ses conclusions pour voir « comment cela peut être rendu possible ».