« Cette nuit, une opération de sauvetage en mer d’envergure a été conduite au large de Dungeness (Royaume-Uni), dans les eaux britanniques, pour porter secours à une vingtaine de migrants dont l’embarcation semi-rigide était en train de sombrer », a annoncé dimanche en France la préfecture maritime de la Manche et la Mer du Nord, précisant que les naufragés étaient partis « des côtes de la mer du Nord pour tenter de gagner le Royaume-Uni ».
A Londres, un responsable du ministère britannique de l’Intérieur a confirmé que tous les occupants du canot, 18 Albanais et deux britanniques, avaient été secourus et étaient interrogés dimanche après-midi à Douvres par la police des frontières.
Les gardes-côtes britanniques ont pour leur part déclaré avoir reçu samedi à 23H40 (22H40 GMT) un appel d’urgence au large de Dymchurch, ville située en face de Calais, et avoir localisé à 02H00 (01H00 GMT) dimanche l’embarcation avec 20 personnes à son bord.
Côté britannique, un hélicoptère ainsi que des bateaux de sauvetage sont arrivés sur place. Côté français, un hélicoptère de la Marine nationale et un bateau de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), ont participé aux opérations.
« Les naufragés, qui s’avèrent être des migrants, ont appelé leurs familles qui ont ensuite alerté les autorités, et les secours ont été déclenchés des deux côtés de la Manche », a dit à l’AFP le président de la SNSM de Calais, Bernard Barron, précisant que la mer était fortement agitée.
« Ceci confirme nos craintes: les passeurs sont prêts à employer les grands moyens. Mais le détroit est une véritable autoroute, présentant un grand danger pour ce type de traversée », a-t-il poursuivi.
Quelque 4.000 migrants, selon la préfecture, 5.000 selon les associations, vivent actuellement dans la « Jungle » de Calais, un camp et ses alentours dans l’espoir de se rendre en Grande-Bretagne.
La préfecture maritime rappelle que « depuis plusieurs mois, des tentatives ou des projets de traversée de la Manche et de la mer du Nord par des groupes de migrants sont observés », la plupart du temps « de nuit, à bord d’embarcations inadaptées, en surnombre, sans la moindre notion de navigation ». Mais les traversées de la Manche en canots sont rares.
Mardi, 17 Albanais et un Britannique avaient déjà accosté 150 kilomètres plus à l’ouest, dans le port de Chichester Marina (West Sussex), à bord d’un catamaran, avant d’être interpellés par la police, soupçonnés d’avoir voulu entrer illégalement sur le territoire britannique.
Début février, quatre migrants iraniens en perdition sur une embarcation dans la Manche avaient été miraculeusement sauvés de la noyade grâce à un autre clandestin qui avait pu regagner la plage française de Sangatte et alerter les secours. Fin mars, la Marine française a porté secours à trois migrants iraniens en difficulté dans un bateau pneumatique au large de Dunkerque.