« Je regrette évidemment que nous en arrivions à cette situation parce que le gouvernement italien fait malheureusement le choix d’une stratégie d’hystérisation sur des sujets qui sont évidemment très douloureux », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur LCI.
« Il est important de rappeler que la France comme l’Union européenne ont été solidaires de l’Italie ces dernières années », a développé la secrétaire d’État.
« Au pic de la crise, et depuis que cette crise des migrants en Méditerranée a lieu (…) l’Italie a bénéficié d’environ un milliard d’euros d’aide de l’Union européenne. Donc là où M. Salvini instrumentalise politiquement des trajectoires et des faits qui sont douloureux en expliquant que la France et l’Union européenne ne sont pas solidaires, moi je lui réponds par des chiffres », a-t-elle poursuivi.
« L’instrumentalisation, quand on parle de vies humaines, de vies de gens qui ont traversé des conditions extrêmement difficiles, qui ont des parcours terribles, ce n’est pas tout à fait digne de Matteo Salvini », a insisté Mme Ndiaye.
Le ton monte entre l’Italie, la France et l’Allemagne depuis cette arrestation. Samedi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a estimé que la politique italienne de fermeture des ports était contraire au droit maritime.
Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a demandé une « clarification rapide » des accusations pesant contre la capitaine allemande du Sea-Watch Carola Rackete, estimant que « sauver des vies est une obligation humanitaire » et que le sauvetage en mer ne devait pas « être criminalisé ».
« Il y a une règle en droit maritime qui dit qu’on doit pouvoir déposer des migrants dans le port maritime le plus proche et le plus sûr ». « Il faut que l’Italie respecte les normes internationales en la matière. C’est évidemment ce que nous réclamons à l’Italie. Et évidemment l’Union européenne doit être capable de répondre en termes de solidarité à l’Italie », a également déclaré Mme Ndiaye.
« Puisque l’Élysée a déclaré que +tous les ports étaient ouverts+, nous indiquerons Marseille et la Corse comme destination », a répliqué dimanche M. Salvini, pour qui l’Italie n’a « pas de leçons (à recevoir) de qui que ce soit et de la France en particulier ».