L’OFT (Office for Fair Trading) a indiqué avoir « renvoyé l’acquisition par le Groupe Eurotunnel S.A. de certains actifs de l’ancienne compagnie de ferries SeaFrance S.A. à la Commission de la Concurrence pour un examen complémentaire » en raison des « inquiétudes » sur le fait que ce rachat « pourrait réduire substantiellement la concurrence sur le service de liaisons transmanche ».
Avant sa liquidation, SeaFrance était un « concurrent » d’Eurotunnel et l’OFT juge que « seul P&O représentera une forte concurrence pour Eurotunnel pour certains clients », « même si des concurrents subsistent » après la liquidation de SeaFrance, comme le danois DFDS.
« Nous sommes inquiets du fait que la fusion renforcera encore la position d’Eurotunnel sur le marché transmanche et que les prix pourraient augmenter en conséquence », a déclaré Amelia Fletcher, chef économiste de l’OFT.
La Commission de la Concurrence devrait rendre son avis d’ici le 14 avril 2013.
SeaFrance a été liquidée en janvier. Ses actifs avaient été attribués le 11 juin par le tribunal de commerce de Paris à l’exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel pour un montant total de 65 millions d’euros.
« Il n’est pas surprenant que les autorités de la concurrence britanniques se saisissent du sujet compte tenu de l’importance qu’ils accordent au pavillon britannique » mais « c’est l’avis des autorités de la concurrence françaises que nous attendons », a réagi Fabienne Lissak, porte-parole d’Eurotunnel, soulignant qu’il s’agissait de la « simple acquisition d’actifs français par une société française ».
« Cette procédure intervient au moment où l’autorité de la concurrence française est en train de finaliser ses propres conclusions puisqu’elle a été saisie en juin », a-t-elle ajouté.
Le « Berlioz » et le « Rodin », deux des trois navires rachetés par Eurotunnel et loués à la nouvelle compagnie My ferry link qui a réembauché des salariés de SeaFrance, ont repris la mer en août entre Calais (Pas-de-Calais) et Douvres (Angleterre). Un troisième, le fréteur « Nord/Pas-de-Calais », devrait être mis en service à la fin de l’automne.
My ferry link vise l’équilibre financier en 2014 et table sur 12 à 14% de parts de marché pour l’activité fret et 8 à 10% pour l’activité passagers, avait indiqué en août son patron Jean-Michel Giguet.
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