Pendant la nuit, le Siem Pilot, un navire norvégien patrouillant dans la zone pour l’agence européenne Frontex, a recueilli près d’un millier de migrants secourus vendredi par un pétrolier au large de Sabrata.
Ils ont aussi récupéré les corps de quatre migrants morts lorsque des hommes arrivés sur un navire des gardes-côtes libyens ont attaqué leur canot à coups de bâtons, sous les yeux de secouristes allemands qui ont évoqué jusqu’à 15 disparus.
Selon les gardes-côtes italiens, qui coordonnent les secours dans la zone, plus de 3.300 migrants ont été secourus dans la journée de vendredi, ce qui porte le total depuis dimanche à près de 7.000.
Mais dès l’aube samedi, d’autres canots pneumatiques surchargés sont apparus. A la mi-journée, il y en avait six autour du Siem Pilot, selon une journaliste de l’AFP à bord. En général, ces canots transportent entre 120 et 140 personnes, parfois jusqu’à 160.
Le pont rempli de migrants assis en rangs très serrés, le Siem Pilot n’était pas en mesure d’embarquer les passagers des nouveaux canots, dont certains soufflaient désespérement dans des sifflets pour appeler à l’aide, sous un soleil de plomb.
Le Siem Pilot a même dû prendre ses distances quand environ 25 migrants ont sauté à l’eau pour tenter de le rejoindre. Ils ont finalement été récupérés et conduits sur le pétrolier.
« Je n’ai jamais vu une opération de secours comme ça ! », a commenté le commandant de police Pal Erik Teigen, chargé de l’opération à bord du Siem Pilot, qui restait à patrouiller dans la zone pour tenter de maintenir le calme en attendant du renfort.
Dans le même temps, des ONG comme Médecins sans frontières, SOS Méditerranée et Sea Watch ont rapporté que leurs navires de secours étaient engagés dans des opérations samedi.
Les gardes-côtes italiens, qui ne communiquent en général que lorsque les opérations de secours sont terminées, n’ont pas fait de commentaire dans l’immédiat.