Dressant le constat que « la situation de notre pays en matière de transport de fret n’est pas bonne », le Premier ministre a demandé à la ministre des Transports Elisabeth Borne de « réfléchir à l’avenir du secteur (…), en mettant tous les éléments sur la table ».
Parmi ceux-ci, il a cité « la question de l’organisation opérationnelle de l’entreprise (SNCF), y compris la question de la filialisation de SNCF Fret », lors d’une visite au port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne).
Fret SNCF dépend de SNCF Mobilités, dont il représente plus de la moitié de la dette (4,3 milliards d’euros sur 7,9 milliards). Structurellement déficitaire malgré plusieurs plans de soutien de l’Etat, l’activité pourrait être recapitalisée plus facilement si ses comptes étaient isolés dans une filiale.
Interrogée sur la question, Mme Borne a indiqué à l’AFP qu’il appartenait à la SNCF de travailler sur ce scénario et de faire des propositions.
Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a précisé à l’AFP qu’il devrait s’exprimer sur le sujet lundi « dans la journée ».
En octobre 2017, la direction de la SNCF avait fermement démenti « tout projet de filialisation ou de privatisation pour 2018 » de Fret SNCF, alors que des syndicats avaient affirmé que l’option avait été évoqué.
M. Philippe, qui a insisté sur les bénéfices environnementaux du transport ferroviaire, a par ailleurs souligné la « nécessité de mieux investir dans le réseau, y compris les petites lignes qui permettent d’aller chercher les boîtes là où elles sont ».
Il faut également, selon lui, « regarder l’évolution des péages car pendant longtemps on a raisonné comme s’il suffisait de monter le tarif des péages du fret ferroviaire de façon rapide et continue pour équilibrer sur le papier les comptes de la SNCF, ce qui ne se passe pas. »
« La transformation du système ferroviaire, ce n’est pas seulement la transformation du transport de passagers, c’est aussi la transformation du transport des marchandises. C’est le même sujet. Il faut prendre la réforme dans son ensemble », a insisté le Premier ministre, alors que les cheminots, opposés à cette réforme, continuent de mener une grève par épisodes.
Alors qu’Emmanuel Macron a précisé dimanche soir que la dette de la SNCF serait progressivement reprise par l’Etat à partir du 1er janvier 2020, M. Philippe a relevé que « la question de savoir selon quel quantum, quelles modalités, est toujours sur la table ».