SNCM: la grève reconduite, les transporteurs corses annoncent un blocage du fret

Le mouvement, entamé mercredi, « a été reconduit à l’unanimité avec toujours plus de grévistes » et ceci pour 48 heures, a expliqué Frédéric Alpozzo de la CGT-marins.

La poursuite de la grève a également été votée à la Méridionale, a confirmé le représentant de la CGT Etienne Tomasini.

De nouvelles assemblées générales sont prévues lundi en début de matinée pour décider des suites du mouvement.

Du côté de l’encadrement, la même décision a été prise vendredi soir. « Nous avons pris acte des déclarations (du ministre des Transports) Frédéric Cuvillier », a toutefois indiqué le représentant CFE-CGC des officiers Pierre Maupoint de Vandeul.

M. Cuvillier a annoncé vendredi qu’il allait réunir dans les prochains jours les acteurs du dossier SNCM pour voir comment financer l’achat de nouveaux navires pour la compagnie maritime en difficulté.

« C’est une évolution vers le projet d’entreprise », constate M. Maupoint de Vandeul. « Avec quels acteurs ? », s’interroge-t-il cependant, craignant un retour des « groupes de travail » organisés au ministère avec les actionnaires et dont la direction et les actionnaires salariés étaient écartés à l’automne.

« Nous avons demandé que le gouvernement cesse de parler par voie de presse et par les élus » et viennent rencontrer directement les syndicats, lors d’une réunion en préfecture vendredi, a également précisé le syndicaliste.

La compagnie est en proie à d’importantes difficultés de trésorerie et d’actionnariat, à tel point que ses actionnaires, l’Etat (25%) et Veolia Transdev (66%), ont étudié la possibilité de la mettre en dépôt de bilan, ce que refusent en bloc les syndicats et constitue le principal motif de leur grève.

Ces derniers veulent la mise en oeuvre rapide du plan de redressement voté au printemps dernier par les actionnaires, et qui prévoit l’achat de quatre bateaux pour améliorer la compétitivité de l’entreprise.

L’entreprise est également sous la menace de deux condamnations européennes, lui demandant de rembourser près de 440 millions d’euros d’aides publiques, jugées illégales par Bruxelles.

Le syndicat professionnel des transporteurs corses (SPTC) a de son côté annoncé sur plusieurs radios corses l’arrêt du transport de fret entre l’île de Beauté et le continent, France et Italie.

« Nous avons décidé quasiment à l’unanimité d’arrêter tout chargement de fret (…) au départ de Corse et au départ d’Italie et du continent », a indiqué à radio Alta Frequenza Jean-Marie Maurizi, président du SPTC en raison principalement de la désorganisation que provoque cette grève.

Exprimant le « ras-le-bol » des transporteurs face à ce mouvement, M. Maurizi explique que les autres transporteurs, principalement la Corsica Ferries « n’arrivent pas à absorber tout le fret » et évoque la difficulté à basculer le transport de Marseille (où arrivent les navires de fret de la SNCM) à Toulon (où opère la Corsica).

« Les responsables de cette grève sont le gouvernement, les actionnaires de la SNCM. Bien évidemment, les syndicats y sont pour quelque-chose, mais (…) le préavis de grève a été déposé début décembre (…) Tout le monde fait la sourde oreille », souligne-t-il.

« Tant que la grève continuera, le blocage continuera », prévient-il.

tlg/nas

VEOLIA ENVIRONNEMENT

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