Le bateau, qui a accosté en milieu de matinée sur la Digue du large, a été accueilli par une centaine de personnes, collègues de la SNCM, a constaté un photographe de l’AFP.
Jeudi soir à Porto-Vecchio, quelques centaines de personnes, considérant que la grève pénalise l’activité économique de la Corse, avaient tenté de monter à bord, mettant le feu aux amarres et lançant des pierres. La situation s’envenimant, le commandant du bateau a alors décidé d’appareiller.
« S’il n’avait pas été sécurisé, il y aurait eu un lynchage! », a estimé jeudi matin Yann Pantel, délégué de la CGT-Marins. Selon lui, les marins ont eu « une attitude responsable », alors que le « gouvernement laisse pourrir la situation et laisse faire la population corse (en colère, ndlr). Ils n’ont même pas le courage d’envoyer les CRS eux-mêmes! »
Les salariés de la SNCM, en grève depuis le 24 juin, dénoncent un « revirement du gouvernement », qui avait d’abord soutenu le plan de relance industrielle de la compagnie maritime en difficulté. Ce plan prévoyait la commande de nouveaux navires et un pacte social, qui a été enclenché, avec 500 suppressions de postes (sur 2.600) et une augmentation du temps de travail.
Une nouvelle AG des salariés de la SNCM était prévue vendredi à 12H00.
Alors que la haute saison touristique débute ce week-end, de nombreuses organisations professionnelles corses (CCI, syndicats patronaux) ont appelé à manifester devant les préfectures de Haute-Corse et de Corse-du-Sud vendredi à 15H00, pour protester contre un mouvement social qui selon eux conduit l’île à une « situation économique dramatique ».