Après un coup d’arrêt fin février, un précédent conseil avait validé le 7 mars la commande des bateaux, confirmant les engagements pris début janvier par l’Etat (actionnaire à hauteur de 25%) en faveur du plan de redressement de la société pour mettre fin à une grève de près de 10 jours.
Deux chantiers navals restaient en concurrence, STX et son concurrent italien Fincantieri.
« Le président du directoire, Marc Dufour, a reçu mandat pour signer la lettre d’intention qui ouvre la séquence de dialogue exclusif avec STX France », a indiqué un porte-parole de la SNCM à l’issue du conseil, qui se déroulait à Paris.
« Ainsi s’engage l’ultime étape de négociation et de calage technique qui amènera la compagnie à commander ses quatre nouveaux navires GNL avant le 30 juin après bouclage de son plan de financement et approbation du conseil », a-t-il souligné.
« Nous nous réjouissons que STX France ait continué les négociations depuis le 7 mars pour être retenu officiellement ce jour. Cette question ne pouvait plus être repoussée à nouveau », ont réagi les élus CFE-CGC siégeant au conseil en tant que représentants des actionnaires salariés (9%).
Pour la CGT toutefois, « la lettre d’intention n’engage en rien et la commande des navires est plus qu’hypothétique ». « Les représentants des salariés ne s’y trompent pas, le gouvernement tente de nous enfumer à la veille des élections municipales », a estimé le syndicaliste Frédéric Alpozzo.
La signature du bon de commande risque en effet de s’avérer plus compliquée, Veolia Environnement, actionnaire indirect via Transdev (66%, détenu avec la Caisse des dépôts), refusant d’injecter de l’argent dans la SNCM, dont il souhaite se retirer. Mardi, il a une nouvelle fois manifesté son hostilité en votant contre la lettre.
Selon le PDG du groupe, Antoine Frérot, qui défend le recours à « la protection du tribunal » de commerce de Marseille, la compagnie maritime « n’est pas viable à cause des amendes de Bruxelles, de 440 millions d’euros, qui un jour ou l’autre seront exécutoires ».
D’où l’urgence, martèlent les syndicats, de trouver un nouvel actionnaire.
La question a été abordée lors du conseil. « Nous avons eu confirmation que de véritables industriels » – le groupe norvégien Siem Industries, spécialiste du transport maritime et des services offshore, et EDF – « étaient intéressés par le projet industriel de la SNCM », ont rapporté les élus CFE-CGC, demandant à l’Etat, « dans l’urgence, de coordonner la recherche de cet actionnariat alternatif ».
Le plan de redressement de la compagnie marseillaise prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et un plan de départ pour 500 postes (sur 2.600), le tout pour obtenir une meilleure productivité et remettre l’entreprise à flot.
La CFDT de STX s’est de son côté « félicitée » que la SNCM « ait décidé d’ouvrir un dialogue exclusif avec STX dans une lettre d’intention qui porte sur quatre ferries à propulsion gaz ». « Nous espérons que la lettre d’intention sera rapidement transformée en commande ferme », écrit le syndicat dans un communiqué.
Pour les salariés de Saint-Nazaire, la commande représenterait « plusieurs millions d’heures de travail », souligne la CFDT. « Ce sera aussi une vitrine importante pour les nouvelles technologies de stockage/propulsion au gaz qui seront mises en oeuvre sur ces navires », se réjouit le syndicat.
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