SNCM: le mouvement de grève suspendu

« Le groupe Transdev a garanti par courrier à l’Etat qu’il n’enclencherait aucune procédure collective devant le tribunal » de commerce, a indiqué à l’AFP Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC des officiers, à l’issue d’une assemblée générale commune des organisations syndicales.

Dans cette lettre, le PDG Jean-Marc Janaillac se montre rassurant. « Je peux vous indiquer qu’à notre connaissance, rien dans la situation financière actuelle de l’entreprise ne justifie qu’un tel processus soit mis en oeuvre », écrit-il.

Après un conflit de près de dix jours début janvier, les syndicats avaient décidé de lancer un nouveau mouvement face aux « menaces graves et imminentes » pesant sur l’opérateur historique des lignes Corse-continent.

Au fil des conseils de surveillance, Transdev (66% du capital), filiale de la Caisse des dépôts (CDC) et de Veolia Environnement, a affiché son hostilité croissante vis-à-vis du plan de redressement de la société, qu’il estime « fragile ». Le PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, a même défendu le recours « à la protection du tribunal » de commerce.

« On écarte le pire et les mauvaises intentions du patron voyou de Veolia », a commenté Frédéric Alpozzo, représentant CGT (majoritaire) des marins SNCM.

Les syndicats ont également obtenu la tenue d’une table ronde sur « l’évolution de l’actionnariat », ainsi qu’une réunion avec le ministre des Transports, en présence du cabinet du Premier ministre Manuel Valls, « dans les trois semaines à venir ».

« Dès à présent, l’Etat se mobilise pour trouver d’ici la fin de l’année un actionnariat industriel portant le redressement de l’entreprise sur les bases de son plan long terme », avec la désignation d' »un responsable interministériel » chargé du dossier, annonce Frédéric Cuvillier dans une lettre aux syndicats.

Transdev a reçu lundi les responsables du groupe norvégien Siem Industries « pour engager des négociations » sur une reprise de sa participation, « avec la volonté d’aboutir dans les meilleurs délais », assure M. Janaillac.

Un conseil de surveillance se tiendra par ailleurs le 14 avril concernant la commande de quatre bateaux au chantier naval STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

« L’Etat confirme que des solutions de financement seront apportées par la Caisse des dépôts et la Banque publique d’investissement dès le 4 avril, en amont du conseil, ce qui est de très bon augure », a précisé M. Alpozzo. « Il reprend la main et fixe un calendrier précis dans un cadre sécurisé », s’est félicité le représentant CFE-CGC.

Dernier point salué par la CGT, l’entrée en vigueur en juin du décret dit « Etat d’accueil », un texte anti-dumping social visant à lutter contre la « distorsion de concurrence » créée, selon la SNCM, par la compagnie privée Corsica Ferries, aux navires battant pavillon italien et aux équipages multinationaux.

« Jusqu’au bout du bout, Frédéric Cuvillier a travaillé pour sortir la SNCM de ce conflit » en obtenant des assurances du patron de Transdev, a-t-on souligné au ministère.

La direction de la compagnie a salué la fin du mouvement. « Notre entreprise n’est jamais aussi forte que quand elle navigue. Je suis donc satisfait que l’Etat ait entendu notre appel et que nous puissions reprendre notre activité pour tous nos clients », a réagi le président du directoire, Marc Dufour, dans une déclaration transmise à l’AFP.

La SNCM, soumise à une double condamnation de Bruxelles à rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques, est engagée dans un plan de redressement qui prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d’effectifs à hauteur de 500 postes (sur 2.600), le tout pour obtenir une meilleure productivité et remettre l’entreprise à flot.

anb/rl/jpr

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