L’an dernier, la perte de la compagnie maritime Corse-Continent était d’environ 13 millions d’euros, mais avait été allégée d’une trentaine de 30 millions d’euros par la vente du siège marseillais de l’entreprise, selon cette source.
Joint par l’AFP, Veolia s’est refusé à tout commentaire et Transdev n’était pas joignable.
Le président de la SNCM Marc Dufour a affirmé vendredi dans un entretien à La Provence avoir « refusé » une demande de son actionnaire principal Transdev (détenu à 50-50 par Veolia et la Caisse des Dépôts) de déposer le bilan.
« J’ai refusé. Cette solution du dépôt arrangerait tout le monde car il n’y aurait plus rien à payer », a déclaré M. Dufour au quotidien.
Le patron de la SNCM juge « injustifié » un dépôt de bilan. Mais cette solution d’une procédure de sauvegarde protègerait notamment la SNCM d’avoir à rembourser à l’Etat et à la Corse 440 millions d’euros, comme la justice européenne vient de le décider.
« La SNCM n’a pas de dette et ses actifs se montent à 280 millions d’euros. Notre problème est la trésorerie. Nous sommes en fin de saison, il y a une tension », a fait valoir M. Dufour.
Selon une source proche du dossier interrogée par l’AFP vendredi, Transdev, Veolia et la CDC poussent tous pour un dépôt de bilan, une piste qui aurait également le soutien de l’Etat (actionnaire à 25% de la compagnie).
« C’est la seule procédure qui met la SNCM à l’abri des créances, 440 millions d’euros compris », a souligné cette personne au fait du dossier, sous couvert de l’anonymat.
« Mais il n’y a pas eu de demande formelle en ce sens de l’actionnaire », a précisé cette source.
Cette demande formelle passerait nécessairement par le conseil d’administration de la SNCM, a indiqué une autre source.
Pour assurer la trésorerie de la compagnie, M. Dufour indique vendredi « que la Corse nous doit 60 millions puisqu’elle ne nous paie plus depuis juillet » pour un service complémentaire de liaisons saisonnières qui a été condamné par Bruxelles.
« Et puis il y a les actionnaires. J’ai besoin de 13 millions d’euros. pour faire le relais avec la saison prochaine. Je ne suis pas inquiet », déclare M. Dufour.
Il ajoute que deux armateurs s’intéresse à la SNCM. « L’un est français et connaît bien notre entreprise » et « le second n’est pas français ». Il s’agirait d’un groupe européen, selon une source proche du dossier.
Contacté par l’AFP, l’armateur français Louis Dreyfus a fait savoir qu’il n’était pas sur les rangs, tandis que CMA CGM n’était pas joignable.
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