L’ensemble des syndicats participant au mouvement (CFE-CGC, CGT-marins, Syndicat autonome des marins de la marine marchande et CFDT) ont estimé avoir obtenu satisfaction sur leurs deux principales revendications: le renouvellement de la flotte et la question du pavillon français « premier registre », qu’ils souhaitent voir imposer à l’ensemble des compagnies opérant en France, en premier lieu Corsica Ferries.
A l’issue de la table ronde mercredi soir, les deux parties avaient affiché leur satisfaction, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier estimant que « les conditions étaient réunies pour une reprise de l’activité » quand les syndicats exprimaient un « sentiment plutôt positif ».
« Le gouvernement a pris en compte la nécessité du renouvellement de la flotte et de la régulation de la concurrence, ce sont les deux éléments majeurs », a expliqué jeudi le délégué CFE-CGC des officiers, Pierre Maupoint de Vandeul.
Concernant le premier point, la Banque publique d’investissement (bpiFrance) et la Caisse des dépôts (CDC), actionnaire de la SNCM, vont étudier « les solutions financières » en vue de l’achat de quatre bateaux.
Cette commande, prévue dans le plan de sauvegarde que les actionnaires (Veolia Transdev à 66%, État à 25%, actionnaires salariés à 9%) avaient voté au printemps, n’a cessé d’être repoussée, Veolia agitant le spectre d’un dépôt de bilan, au grand dam des syndicats et de la direction qui y voient la clé d’un retour à l’équilibre de la société.
Second point crucial pour l’avenir de l’opérateur historique des liaisons Corse-continent, la « distorsion de concurrence » créée, selon la SNCM, par la compagnie privée Corsica Ferries, aux navires battant pavillon italien et aux équipages multinationaux.
Le ministère travaille à l’élaboration d’un décret anti-dumping social, « unique en Europe », a assuré Frédéric Cuvillier, promettant « des règles qui sont les mêmes pour tous ».
La grève, qui a entraîné l’immobilisation de six navires desservant la Corse et le Maghreb, a affecté 8.000 passagers au total pour une perte de recettes chiffrée à 1,25 million d’euros.
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