« En qualité d’actionnaire de Transdev, je puis vous dire toute ma détermination pour donner les moyens nécessaires à la poursuite pérenne du service public maritime confié à la SNCM », écrit le PDG de Veolia, Antoine Frérot, dans un courrier transmis jeudi à Eugène Caselli.
Selon le président de Marseille Provence Métropole (MPM), Transdev « apporterait 17 millions d’euros » lors du conseil de surveillance consacré dimanche à la situation délicate de la SNCM. Par ailleurs, « l’Etat nous a fait savoir qu’il débloquerait une dizaine de millions », a-t-il précisé à l’AFP.
« La trésorerie de la SNCM sera donc assurée jusqu’en janvier et les discussions sur le projet industriel vont pouvoir reprendre dans un climat plus apaisé », se félicite M. Caselli, qui avait fait part à Veolia de ses « inquiétudes » quant à la situation de la compagnie.
La SNCM s’est tournée vers Transdev pour obtenir un relais de trésorerie de 30 millions d’euros.
Selon le président du directoire de l’entreprise, Marc Dufour, une bonne partie de ses problèmes financiers est due à une créance impayée de 65 millions d’euros de la collectivité territoriale de Corse (CTC).
La compagnie, qui a perdu 14 millions en 2012, pourrait éprouver d’importantes difficultés à payer ses 2.600 salariés et ses fournisseurs sans apport d’argent frais. Elle est de surcroît sous la menace d’une condamnation de la Commission européenne, qui exige de la France qu’elle recouvre 220 millions d’euros d’aides jugées illégales versées entre 2007 et 2013.
Dans son courrier, M. Frérot estime « que le temps est largement venu de passer des paroles aux actes pour lever l’épée de Damoclès que les exigences europénnes font peser sur les conditions du sauvetage de la SNCM ».
« Transdev et ses actionnaires travaillent, avec les services de l’Etat, à une solution très rapide, visant à écarter la menace des amendes bruxelloises. Ainsi Transdev, avec le soutien de Veolia Environnement, sera en capacité d’apporter un confort de trésorerie à la SNCM dès lors que l’Etat, l’autre actionnaire de la SNCM, donnera son accord et son soutien à cette solution », souligne le PDG de Veolia.
Le numéro un mondial de l’eau et des déchets, entré à reculons dans la SNCM lors de la privatisation de la compagnie en 2006, est indirectement actionnaire via Transdev, sa coentreprise avec la Caisse des Dépôts, laquelle détient 66% du capital. L’Etat contrôle directement 25%. Mais Veolia doit, en principe d’ici fin octobre, devenir seul maître à bord de la SNCM, en prenant en compte propre cette participation des deux tiers – une échéance qui devrait cependant être difficile à tenir.
Contactés par l’AFP, Veolia et Transdev n’ont pas réagi dans l’immédiat.
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