Des hommes armés ont attaqué lundi le bateau battant pavillon des Comores et l’ont détourné vers la pointe de la Corne de l’Afrique. Il s’agit du premier détournement d’un navire commercial par des pirates somaliens depuis 2012.
« Des discussions en vue de négocier la libération du bateau sans conditions ont débuté et, si ces efforts échouent, il est possible que les forces (du Puntland, NDLR) lancent un assaut », a indiqué à l’AFP Mohamed Deeq, un membre des garde-côtes du Puntland.
M. Deeq a suggéré qu’il ne s’agissait toutefois pas d’une négociation officielle ou d’un véritable échange entre les garde-côtes et les pirates, mais plutôt de « contacts » lors desquels ils ont intimé aux pirates de libérer le navire.
« Je ne suis pas sûr qu’ils (les pirates) aient réclamé de l’argent jusqu’à présent », a ajouté M. Deeq, alors que la force navale européenne de lutte contre la piraterie avait indiqué mardi avoir discuté avec le capitaine du tanker, qui leur avait dit que les pirates réclamaient une rançon.
L’Aris 13 transportait du pétrole et du gaz de Djibouti à Mogadiscio lorsqu’il a été attaqué par des hommes armés à bord de deux skiffs, des embarcations rapides utilisées par les pirates.
Selon John Steed, responsable de l’Afrique de l’Est pour l’organisation de lutte contre la piraterie Oceans Beyond Piracy (OBP), l’Aris 13 n’a pas respecté les « meilleures pratiques » mises en place par les armateurs: il naviguait trop près des côtes, à une vitesse trop lente, et sans escorte armée.
Les pirates « sont des pêcheurs exaspérés par la pêche illégale au large de leurs côtes » par des navires étrangers, a pour sa part expliqué à l’AFP Abdiwahab Ahmed, un aîné de la localité d’Alula. Le tanker se trouvait au large d’Alula mardi avant d’être déplacé vers Habo, à quelques kilomètres au sud-ouest.
« Ils avaient besoin d’exprimer leurs frustrations et c’est pour cela qu’ils ont pris le bateau », a-t-il ajouté.
La piraterie somalienne, qui avait repris à une échelle industrielle en 2005, a connu son apogée en 2011 et les attaques avaient très sérieusement perturbé la navigation internationale dans cette zone très fréquentée par les navires commerciaux. Mais les mesures de lutte anti-piraterie, dont le déploiement de forces navales internationales, ont fini par porter leurs fruits.