« Les importateurs se sont plaints d’avoir des cargaisons en mer et ont demandé à accoster ailleurs, en Egypte surtout », a affirmé à l’AFP le ministre du Commerce Ali Geddo. « Nous leur avons dit qu’ils le pouvaient car le transit est garanti par les régulations internationales de la navigation ».
« La quantité de biens importés par le Soudan passant par le port égyptien d’Aïn Sokhna a augmenté de 150% ce mois-ci », a indiqué de son côté le patron de la chambre des importateurs, Chehab al-Tayeb.
En septembre, des centaines de manifestants ont bloqué un temps les exportations de pétrole sud-soudanais dans l’Est, ainsi que l’aéroport de Port-Soudan, désormais rouvert. Ils y bloquent toujours les docks ainsi que la route menant vers Khartoum, à 1.000 kilomètres de là.
Membres des tribus Beja, qui représentent environ 10% de la population soudanaise, ils réclament aux autorités une meilleure représentation de leur région, poumon commercial du pays et pourtant délaissée en termes d’infrastructures.
Ces blocages, assure Khartoum, pourraient mener à une grave crise d’approvisionnement, notamment en céréales et en médicaments.
Déjà, des boulangeries de la capitale et d’autres villes ont annoncé fermer en raison de pénuries de blé.
Il y a une semaine, la Troïka à la manoeuvre sur le dossier soudanais –Etats-Unis, Grande-Bretagne et Norvège– avait exhorté les manifestants à enlever leurs barricades. Eux se disent déterminés à maintenir le blocus tant que Khartoum n’aura pas accédé à leurs revendications.
Le Soudan est dirigé par des autorités militaro-civiles intérimaires depuis le renversement en 2019 du dictateur Omar el-Béchir.
Mais entre un gouvernement fragilisé par des dissensions, étranglé financièrement et des protestataires intransigeants, aucun accord n’a jusqu’ici été conclu.