L’ancien chef de l’Etat (2015 à 2019) et dirigeant de l’opposition de droite se trouve aux Etats-Unis, mais se verra interdit de quitter le territoire à son retour en Argentine sur ordre du juge Martin Bava, qui l’entendra le 7 octobre dans le cadre d’une enquête préliminaire.
« Le président de l’époque avait pleine connaissance du suivi que réalisait l’Agence fédérale de renseignements sur les familles de l’équipage », a estimé le juge dans sa décision communiquée à la presse.
Le juge a aussi ordonné des poursuites judiciaires contre les chefs des services de renseignements, Gustavo Arribas et Silvia Majdalani, qui référaient au président Macri, pour « pratique illégale de renseignements » visant les familles des victimes du San Juan, qui tentaient de connaître le sort du sous-marin.
Le San Juan avait disparu le 15 novembre 2017 dans l’Atlantique Sud à 400 km des côtes de Patagonie. Il n’avait été localisé qu’un an après, à 900 mètres de profondeur, et n’a jamais pu être renfloué malgré le souhait des familles. Selon la marine, le submersible a implosé en raison de défaillances techniques.
Selon le juge Bava, le drame, qui avait bouleversé l’Argentine, avait suscité « un intérêt politique national pouvant affecter le gouvernement ». Ce dernier, comme la marine, avaient été la cible de manifestations et de campagnes sur les réseaux sociaux pour exiger que soient retrouvés les marins.
Selon des éléments qu’ils ont présentés au juge, les proches des marins ont fait l’objet de filatures, d’écoutes téléphoniques, ont été filmés, photographiés, et ont même été la cible d’intimidations pour leur faire abandonner leurs revendications.
Plusieurs hauts gradés de la marine, dont l’amiral qui commandait la flotte argentine, ont été sanctionnés en mars de plusieurs jours de détention par la justice militaire, dans le cadre de l’enquête disciplinaire lancée par l’armée, distincte de l’enquête pénale.
Les peines prévues pour violation de la Loi nationale sur le renseignement vont jusqu’à 10 ans de prison.