Sous-marins: « coup de poignard » pour le maire de Cherbourg, « déception modérée » de la CGT

Cherbourg, 16 sept 2021 (AFP) – le maire PS de Cherbourg a dénoncé jeudi un « coup de poignard de l’Australie » après la résiliation par Canberra d’un contrat de livraison de sous-marins, tandis que la CGT de Naval Group Cherbourg a fait état d’une « déception modérée ».

« C’est un coup de poignard de l’Australie qui interroge sur la politique internationale menée par notre pays », a réagi auprès de l’AFP Benoît Arrivé, maire PS de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), évoquant une « vraie déception industrielle et humaine », « une vraie claque à la politique étrangère française ».

« On a la chance d’avoir une vraie embellie pour amortir le choc. J’espère que le plan de charge de Naval Group va permettre d’amortir cette crise », a ajouté l’élu, espérant « minimiser les impacts pour les équipes » du groupe industriel de défense français.

Selon le maire, une centaine d’Australiens étaient accueillis et « parfaitement intégrés » à Cherbourg dans le cadre de ce contrat. « Ce sont devenus des amis », a-t-il dit.

Pour Vincent Hurel, secrétaire général de la CGT Naval Group à Cherbourg, cette résiliation de contrat, « c’est une déception modérée parce qu’on avait un enthousiasme modéré lors de la signature du contrat ». « Le risque était connu », a-t-il déclaré à l’AFP.

« On attendait la mise en oeuvre. Tout ne roulait pas parfaitement », a ajouté le syndicaliste, qui s’est dit « déçu mais pas surpris ».

« L’échec de ce contrat aura des conséquences industrielles très modérées parce qu’il n’était pas assez avancé », a ajouté M. Hurel. « On espère que ce retour d’expérience va faire réfléchir notre direction sur une stratégie sur la vente d’armes. »

Selon lui, 500 emplois sont actuellement occupés dans des activités liées à ce contrat, ainsi qu’une « grosse centaine d’Australiens ».

Il a dit souhaiter que Naval Group « se recentre sur ses activités de la marine nationale » et « qu’on cesse cette construction capitalistique sur tout ce qui peut rapporter du profit ».

L’Australie a rompu mercredi un gigantesque contrat passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins conventionnels.

La France, qui voit un contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) échapper à son industrie navale, a aussitôt fustigé une « décision regrettable » et « contraire à la lettre et à l’esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l’Australie », selon un communiqué conjoint des ministères de la Défense et des Affaires étrangères.

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