“C’est un coup de poignard de l’Australie qui interroge sur la politique internationale menée par notre pays”, a réagi auprès de l’AFP Benoît Arrivé, maire PS de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), évoquant une “vraie déception industrielle et humaine”, “une vraie claque à la politique étrangère française”.
“On a la chance d’avoir une vraie embellie pour amortir le choc. J’espère que le plan de charge de Naval Group va permettre d’amortir cette crise”, a ajouté l’élu, espérant “minimiser les impacts pour les équipes” du groupe industriel de défense français.
Selon le maire, une centaine d’Australiens étaient accueillis et “parfaitement intégrés” à Cherbourg dans le cadre de ce contrat. “Ce sont devenus des amis”, a-t-il dit.
Pour Vincent Hurel, secrétaire général de la CGT Naval Group à Cherbourg, cette résiliation de contrat, “c’est une déception modérée parce qu’on avait un enthousiasme modéré lors de la signature du contrat”. “Le risque était connu”, a-t-il déclaré à l’AFP.
“On attendait la mise en oeuvre. Tout ne roulait pas parfaitement”, a ajouté le syndicaliste, qui s’est dit “déçu mais pas surpris”.
“L’échec de ce contrat aura des conséquences industrielles très modérées parce qu’il n’était pas assez avancé”, a ajouté M. Hurel. “On espère que ce retour d’expérience va faire réfléchir notre direction sur une stratégie sur la vente d’armes.”
Selon lui, 500 emplois sont actuellement occupés dans des activités liées à ce contrat, ainsi qu’une “grosse centaine d’Australiens”.
Il a dit souhaiter que Naval Group “se recentre sur ses activités de la marine nationale” et “qu’on cesse cette construction capitalistique sur tout ce qui peut rapporter du profit”.
L’Australie a rompu mercredi un gigantesque contrat passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins conventionnels.
La France, qui voit un contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) échapper à son industrie navale, a aussitôt fustigé une “décision regrettable” et “contraire à la lettre et à l’esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l’Australie”, selon un communiqué conjoint des ministères de la Défense et des Affaires étrangères.