« L’autorisation a été donnée au navire de se rendre à Colombo pour se réapprovisionner », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère sri-lankais des Affaires étrangères, qui a demandé à ne pas être identifié, à propos du Shi Yan 6, sans autre précision.
La chaîne de télévision publique chinoise CGTN qualifie le Shi Yan 6 de « navire de recherche scientifique » doté d’un équipage de 60 personnes et chargé d’effectuer des tests d’océanographie, de géologie et d’écologie marine.
Le site web international de suivi maritime MarineTraffic a indiqué que le navire devait arriver à Colombo dès mercredi.
A l’été 2022, et après d’intenses négociations diplomatiques, Colombo avait autorisé le Yuan Wang 5 à accoster dans son port en eau profonde de Hambantota, mais à condition qu’il n’effectue aucune recherche pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises.
Ce navire chinois, qui transportait environ 400 membres d’équipage, devait également garder son système d’identification automatique (AIS) allumé dans la zone économique exclusive du Sri Lanka.
Le bateau chinois, présenté par des sites spécialisés comme un navire « de recherche et d’étude », était selon la chaîne indienne CNN-News18 un bâtiment d’espionnage à double usage, employé pour le suivi de l’espace et des satellites et utilisé spécifiquement pour les lancements de missiles balistiques intercontinentaux.
L’Inde s’inquiète de l’influence croissante de la Chine au Sri Lanka qui s’est fortement endetté au fil des ans auprès de Pékin pour développer de grands projets d’infrastructures.
En 2017, Colombo s’était retrouvé dans l’incapacité d’assurer le service de sa dette de 1,4 milliard de dollars contractée auprès de Pékin pour la construction de Hambantota, et avait dû céder ce port pour 99 ans à une entreprise publique chinoise.
L’année dernière, le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette extérieure de 46 milliards de dollars, conséquence d’une crise économique sans précédent en partie imputée aux prêts chinois utilisés pour construire des projets d’infrastructure fantômes entre 2005 et 2015.
La Chine détient désormais 52% de la dette bilatérale du Sri Lanka, qui est à court d’argent, et l’approbation de Pékin est cruciale pour toute initiative de Colombo visant à restructurer ses prêts en cours.
Le président sri-lankais Ranil Wickremesinghe a participé la semaine dernière à un forum à Pékin pour le forum chinois des « Nouvelles routes de la soie » (appelé officiellement « La ceinture et la route »).