A la suite du dévissage boursier de STX Offshore and Shipbluilding à Séoul la semaine dernière en raison de grosses difficultés de trésorerie, M. Vaugrenard redoute « que la vente d’actions STX (actionnaire des chantiers de l’Atlantique à 66,66% via STX Europe tandis que l’Etat français en possède 33,34%, ndlr) ait lieu sans surveillance de la part de la France », dans un courrier adressé au Premier ministre lundi.
M. Vaugrenard craint notamment que l’un ou l’autre des principaux concurrents européens des Chantiers de l’Atlantique, comme l’Italien Fincantieri, n’en profite pour entrer dans leur capital.
« Il est donc indispensable, et de suite, qu’un système d’alerte soit mis en place, dans l’hypothèse de ventes d’actions STX, afin que notre pays se positionne au plus tôt », estime le sénateur. « De grands industriels français devraient logiquement être intéressés, tel Alstom notamment, compte tenu de la perspective de diversification industrielle qui voit le jour avec le développement de l’éolien off-shore », ajoute M. Vaugrenard.
« Un tour de table des grands groupes industriels français s’avère nécessaire et urgent, à l’initiative de l’Etat, car une plus grande maîtrise des capitaux apparaît aujourd’hui déterminante », ajoute-t-il.
Dernier grand chantier naval français, spécialisé dans les navires de croisière géants, mais qui réalise aussi des navires militaires pour DCNS, les Chantiers de l’Atlantique ont reçu un ballon d’oxygène après plus de deux ans de trou d’air dans leur carnet de commande lorsqu’ils ont été choisis fin décembre pour réaliser un paquebot de plus d’un milliard d’euros de type Oasis pour l’Américain Royal Caribbean International (RCI), numéro deux mondial de la croisière.
Les Chantiers de l’Atlantique emploient directement 2.050 salariés. A plein régime, ils font travailler quelque 4.000 salariés via leurs sous-traitants. Du fait du trou dans leur carnet de commande, en attendant la mise en chantier du paquebot géant, quelque 800 salariés de STX sont touchés par du chômage partiel.
STX Europe, actionnaire principal des ex-Chantiers de l’Atlantique est lui-même détenu à 66,7% par STX Offshore and Shipbuilding et à 33,3% par STX Engine, tous deux Coréens, via STX Norway, selon l’organigramme du groupe disponible sur son site. L’ensemble STX Europe emploie 14.500 personnes, notamment en France, en Finlande et en Norvège.
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