STX: les plus récents exemples de nationalisations en France

Alors que le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi la nationalisation temporaire des chantiers navals STX France, voici un rappel de récentes opérations de reprise par l’Etat français:

– 2012: opération franco-belge pour Dexia –

Une première fois sauvée de la faillite à l’automne 2008, la banque franco-belge Dexia, acteur majeur du financement aux collectivités, est frappée par la crise de la dette, ce qui rend un second sauvetage nécessaire en octobre 2011.

Le 8 novembre 2012, la France et la Belgique s’entendent sur une recapitalisation de la banque à hauteur de 5,5 milliards d’euros après avoir injecté 6 milliards d’euros en septembre 2008.

Au terme de l’opération, l’établissement est contrôlé à près de 60% par des capitaux publics belges ou français. La banque, victime d’investissements dans des produits financiers « toxiques », est depuis en cours de démantèlement.

La même année, le groupe sidérurgique ArcelorMittal annonce son intention de fermer la filière chaude (production d’acier brut) de son site de Florange (Moselle), tout en conservant les activités de transformation de l’acier.

L’idée d’une nationalisation temporaire est avancée par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en vue de céder l’ensemble du site à un repreneur. L’option est écartée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Un compromis est trouvé avec ArcelorMittal, qui s’engage à investir 180 millions d’euros sur cinq ans et à préserver l’emploi.

– 2004: sauvetage d’Alstom –

En août 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin se déclare prêt à sauver Alstom en injectant 300 millions d’euros pour devenir, avec 31,5%, le premier actionnaire du groupe d’énergie et transports, qui emploie 75.000 personnes en Europe.

Après d’âpres discussions avec Bruxelles, le plan bouclé en mai 2004 prévoit que l’Etat entre au capital pour 21,36% à condition qu’il en sorte avant juillet 2008. Le 27 avril 2006, l’Etat annonce la vente de sa part à Bouygues (BTP) pour 1,16 milliard d’euros.

Alstom – ex-actionnaire de référence des Chantiers de l’Atlantique, aujourd’hui STX – cèdera sa branche énergie à l’américain General Electric en 2014/2015 et l’Etat deviendra à cette occasion actionnaire à 20% du groupe recentré sur le transport ferroviaire.

– 1993: liquidation du Crédit Lyonnais –

En 1993, le Crédit Lyonnais, une des grandes banques françaises, nationalisé en 1982, est en quasi-faillite, victime d’investissements hasardeux et d’une politique d’expansion tous azimuts.

L’Etat est contraint d’intervenir avec deux plans de sauvetage et la mise sur pied d’une structure publique, le Consortium de réalisation (CDR), où sont placés les actifs et créances douteux afin d’assainir la banque. Le Lyonnais sera privatisé en 1999 puis vendu en 2003 au Crédit agricole.

En juin 2006, le CDR, qui avait hérité du portefeuille d’actifs « pourris », annonce une perte finale de 10,41 milliards d’euros. On estime le coût du sauvetage public du Crédit Lyonnais à plus de 8 milliards d’euros.

doc-ot/ber/arz/cj

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