« Nous redoutons tous le pire des scénarios: que ceci ne se transforme en un conflit qui s’étende largement au-delà des frontières et qui aille même encore plus loin qu’un carnage interconfessionnel. Nous en sommes très inquiets », a déclaré à des journalistes le porte-parole de la diplomatie américaine, Patrick Ventrell.
Au même moment, le porte-parole du Pentagone, George Little, annonçait que la marine américaine allait accélérer le déploiement d’un porte-avions et de son escorte au Moyen-Orient, face aux tensions régionales, surtout en Iran et en Syrie.
« Il n’est secret pour personne que les Etats-Unis, nos partenaires et nos alliés dans la région sont confrontés à d’importants défis dont les origines sont multiples. La Syrie est évidemment la première des priorités pour la sécurité des Etats-Unis », a expliqué M. Little. « C’est très important pour nous », a approuvé son homologue du département d’Etat.
La révolte contre le régime syrien a connu un tournant avec pour la première fois de violents combats lundi entre l’armée, appuyée par des blindés, et les rebelles à Damas, symbole du pouvoir du président Bachar al-Assad.
Sur le plan diplomatique, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé que M. Assad « ne partira pas », non pas parce que Moscou l’appuie, « mais simplement parce qu’une part tout à fait significative de la population de la Syrie le soutient ». Il a par ailleurs accusé les Occidentaux d’exercer un « chantage » pour forcer Moscou à accepter des sanctions du Conseil de sécurité contre Damas.
La Russie bloque depuis vendredi un projet de déclaration du Conseil de sécurité condamnant l’utilisation par les forces syriennes d’armes lourdes dans le village de Treimsa, où ont péri des dizaines de personnes le 12 juillet.
Mardi, le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer l’émissaire international Kofi Annan pour tenter de relancer son plan de paix, resté lettre morte.
Le CICR considère désormais que les combats en Syrie relèvent de la guerre civile.