Le MV Cape Ray, un cargo de 200 mètres de long, est un roulier « conçu pour transporter des remorques et du matériel roulant », or ce type de navire est « très vulnérable », écrit dans un communiqué l’ONG Robin des bois, spécialisée dans le suivi des navires sur les eaux du monde, notamment les problèmes environnementaux que peut poser leur démantèlement.
Manquant de cloisons transversales pour empêcher la propagation de l’eau ou des flammes, et dotés d’une simple coque, ces navires « prennent de la gîte en quelques minutes et coulent rapidement avec leurs cargaisons », dit l’ONG.
« Les aménagements en cours depuis quelques semaines ne pourront garantir une flottabilité suffisante en cas d’avarie grave », estime Robin des bois, précisant que le navire a 36 ans et qu’en moyenne, les rouliers partent à la casse après 30 années d’exploitation.
Le Pentagone a équipé le MV Cape Ray d’un système d’hydrolyse déployable (FDHS), sorte d’usine portable qui permet la décomposition chimique d’une substance au moyen de l’eau, de façon à ce que de nouvelles molécules apparaissent.
La destruction des agents chimiques syriens doit se faire en eaux internationales.
Pour l’ONG, ce système mobile d’hydrolyse « est une installation pilote (…) prévue pour un usage terrestre » qui « n’a pas prouvé sa capacité à traiter en sécurité et en continuité 500 à 600 tonnes de substances toxiques ».
« Une première utilisation à l’échelle industrielle à bord d’un navire est une opération aventureuse et à risques multiples pour l’équipage, les techniciens et l’environnement », dit-elle.
« Rien ne pourra exclure le gros temps, les tempêtes ou autres événements de mer susceptibles de nuire à la sûreté des manipulations, à la stabilité ou à la fiabilité de l’installation et du procédé », écrit encore l’ONG.
L’ensemble de l’arsenal syrien doit être détruit le 30 juin 2014. Les agents chimiques les plus dangereux devraient avoir quitté le territoire syrien le 31 décembre 2013. Des sources proches du dossiers estiment que l’objectif ne sera probablement pas respecté.
Les Etats-Unis ont accepté de se charger de la destruction des armes chimiques de « catégorie 1 », dont des agents chimiques nécessaires à la production de gaz sarin ou moutarde.