Le centre de recherches, accusé par les Etats-Unis d’être lié au programme d’armement chimique syrien, avait déjà été visé en avril 2018 par des frappes concertées américaines, françaises et britanniques.
Un journaliste de l’AFP a vu les trois blocs d’immeubles du centre entièrement détruits dans le quartier de Barzé, à la limite nord-est de Damas.
Des flammes s’élevaient encore des ruines, où des centaines de documents éparpillés sur le sol continuaient de se consumer, alors qu’une forte odeur de poudre flottait dans l’air, selon lui.
« Les bâtiments détruits n’étaient pas militaires. Les centres militaires ont été détruits par le passé, et les recherches actuelles étaient civiles », a affirmé à l’AFP un employé du centre depuis 25 ans, refusant de donner son nom.
Venu inspecter les dégâts, il a indiqué que « le deuxième centre de recherche scientifique », basé à Jemraya aux abords de Damas, avait également été visé par des frappes lundi soir et « entièrement détruit ».
Un autre employé, depuis 40 ans, Abou Nour, a aussi assuré que le centre « avait des activités militaires par le passé », mais qu’il était désormais dédié « au développement de la production de médicaments ».
– Navires endommagés –
A Lattaquié, de la fumée et des flammes s’élevaient encore dans la matinée d’épaves de navires de la marine équipés de mitrailleuses et de lance-roquettes, à moitié coulés, a constaté un correspondant de l’AFP.
Certains des bâtiments endommagés étaient équipés de tours radar.
Un employé civil du port, Samir Allouch, 54 ans, a déclaré à l’AFP avoir entendu « des bruits étranges dans la nuit qui ont duré longtemps ».
« Les employés continuent de venir s’occuper des installations de l’Etat, même après la chute du régime », a déclaré un de ses collègues, Ahmad Khabaze.
La région côtière de Lattaquié est un bastion de la minorité alaouite, dont est issu l’ex-président Bachar al-Assad, forcé à la fuite dimanche par une offensive rebelle, mais après la chute de son pouvoir, des habitants y ont renversé une statue de son père.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), le centre à Barzé et les navires de guerre ont été frappés par l’aviation israélienne, qui a mené plus de 300 raids sur la Syrie depuis la prise de Damas par les rebelles.
Des journalistes de l’AFP à Damas ont entendu des frappes particulièrement violentes dans la nuit de lundi à mardi.
L’ONU a ensuite demandé l’arrêt des « frappes et mouvements israéliens » en Syrie.