La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire et cherche à isoler l’île de la scène internationale, notamment en réduisant le nombre de pays qui la reconnaissent comme un État.
« Il nous a été demandé de déplacer notre bureau de représentation hors de la capitale (Pretoria) », a déclaré à l’AFP un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères de Taïwan sous le couvert de l’anonymat.
« Nous en déduisons raisonnablement que cela fait partie d’une série d’actions de la Chine pour supprimer Taïwan », a-t-il ajouté, sans préciser quand Pretoria a émis l’ordre ni quand Taïwan doit avoir déménagé son bureau.
« Nous continuons à négocier avec l’Afrique du Sud dans l’espoir » qu’elle revienne sur sa décision, a-t-il indiqué.
Le gouvernement sud-africain a confirmé dans un communiqué cette décision, en jugeant qu’elle a été « mal interprétée » car elle ne vise qu’à refléter les relations « non politiques et non diplomatiques » entre Pretoria et Taipei.
Le bureau de liaison de Taipei, qui devrait être rebaptisé bureau commercial, sera déplacé à Johannesburg, la capitale économique du pays, conformément à la « pratique diplomatique standard » qui veut que ce sont surtout les sièges des ambassades et des hauts-commissariats étrangers qui sont installés dans les capitales, a-t-il ajouté.
Un délai de six mois a été accordé aux Taïwanais pour déménager, a indiqué Pretoria.
Seuls 12 pays, dont l’Afrique du Sud ne fait pas partie, reconnaissent officiellement Taïwan.
En 2017, le Nigeria a ordonné à Taïwan de fermer son bureau commercial à Abuja. Taipei a accusé Pékin de tenter par ce biais de l’évincer du pays.
Les relations entre Pékin et Taipei sont tendues depuis des années et ces tensions se sont intensifiées depuis la prise de fonction en mai du président taïwanais Lai Ching-te, qui défend ouvertement la souveraineté de l’île.
Lundi, la Chine a déployé des avions de chasse, drones et navires de guerre pour encercler Taïwan. Cette quatrième série d’exercices militaires à grande échelle en un peu plus de deux ans est un « avertissement sévère aux actes séparatistes des forces de l’indépendance de Taïwan », a souligné Pékin.
Taipei a condamné ces actions « provocatrices », et Washington, principal bailleur de fonds et premier fournisseur d’armes de l’île, les a jugées « disproportionnées ».