Selon le ministère taïwanais de la Défense, 20 avions détectés dimanche ont franchi la ligne médiane séparant Taïwan de la Chine continentale, pénétrant dans la zone de défense aérienne de l’île au sud-est et au sud-ouest.
Le ministère a également déclaré que Pékin mène « des exercices à longue portée et des entraînements », ajoutant surveiller la situation avec des avions et navires de patrouille.
Pékin considère l’île autonome comme une partie de son territoire dont elle pourrait s’emparer un jour par la force.
Les relations Pékin-Taipei se sont envenimées en 2016 avec l’arrivée à la présidence de Tsai Ing-wen, Pékin intensifiant ces dernières années les pressions politiques et militaires sur l’archipel.
Des avions militaires font ainsi régulièrement des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.
L’Adiz, à ne pas confondre avec l’espace aérien d’un pays, englobe une zone beaucoup plus large dans laquelle tout appareil étranger est censé s’annoncer aux autorités aériennes locales. L’Adiz de Taïwan chevauche une partie de celle de la Chine et inclut même une portion du continent.
La semaine dernière, Taipei a fait état d’un nombre croissant d’incursions d’avions et de navires chinois.
Pékin avait déclaré que ses troupes étaient en « alerte maximale » après le passage dans le détroit de Taïwan de deux navires appartenant aux Etats-Unis et au Canada au début du mois.
Entre mercredi et jeudi matin, Taipei avait déclaré avoir détecté 68 avions et 10 navires de l’armée chinoise.
Ces appareils se dirigeaient vers le Pacifique occidental pour rejoindre le porte-avions chinois Shandong dans le cadre d’un entraînement, selon le ministère taïwanais de la Défense.
Le Shandong est l’un des deux porte-avions opérationnels de la flotte chinoise. Il avait été détecté lundi à environ 60 milles nautiques (111 kilomètres) au sud-est du point le plus méridional de l’île.
Pékin n’a jusqu’à présent pas fait de commentaires sur ces manoeuvres.
En avril, Pékin avait mené des exercices militaires simulant un encerclement de l’île, après une rencontre entre la présidente taïwanaise et le président de la Chambre des représentants américaine Kevin McCarthy en Californie.
Taïwan avait alors détecté 71 avions de combat en 24 heures, égalant un déploiement record atteint en décembre 2022.