Ces manoeuvres, qui ont débuté lundi et s’étalent sur cinq jours, visent à tester les capacités des forces armées taïwanaises et à voir comment elles repousseraient une éventuelle invasion.
La Chine continentale et Taïwan sont administrés depuis la fin des années 1940 par deux gouvernements rivaux.
Le régime communiste basé à Pékin considère l’île comme une partie intégrante du territoire chinois. Il menace de la reprendre par la force en cas de déclaration d’indépendance formelle à Taipei.
Jeudi, un hélicoptère Bell 0H-58D s’est écrasé alors qu’il retournait à la base aérienne de Hsinchu après avoir participé à un des exercices, tuant le pilote et le copilote, a annoncé l’armée.
Parmi les manoeuvres qui se déroulent dans toute l’île, le scénario simulait jeudi un déploiement de moyens militaires – avions de chasse, navires de guerre et troupes terrestres – repoussant une tentative de débarquement sur une plage de Taichung (Ouest de Taïwan).
Quelque 8.000 soldats ont pris part à cet exercice auquel la présidente Tsai Ing-wen a assisté.
Il « a démontré au monde entier nos solides capacités de défense et notre forte détermination à défendre Taïwan », a-t-elle tweeté.
Au cours des dernières décennies, le territoire n’a pas cessé d’être surpassé en matière d’armement par la puissante Armée populaire de libération (APL) chinoise.
Pékin a intensifié ses pressions diplomatiques, économiques et militaires pour isoler l’île après l’élection en 2016 de Mme Tsai, qui rejette la vision d’une « Chine unique » — principe défendu par Pékin et par le précédent gouvernement taïwanais.
« La détermination de la Chine à sauvegarder sa souveraineté et sa sécurité est indestructible. Elle est solide comme un roc », a réagi jeudi Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Que la République populaire de Chine réalise la réunification de la mère patrie est quelque chose d’inévitable », a-t-elle affirmé lors d’un point presse.
Ces derniers mois, des avions militaires chinois se sont rapprochés de l’île avec une fréquence sans précédent, violant à plusieurs reprises sa zone de défense aérienne et conduisant Taipei à faire décoller ses appareils.
Les gouvernements occidentaux se montrent réticents à vendre des armes aux autorités taïwanaises, de peur de susciter la colère de Pékin.
Cela a donc incité Taïwan à mettre au point son propre matériel, notamment des missiles, des bateaux et un nouvel avion pour les entraînements.
Taïwan fut, à la fin de la guerre civile chinoise en 1949, le refuge des nationalistes du Kuomintang défaits par les communistes.
Le régime taïwanais se nomme d’ailleurs toujours « République de Chine » et se veut la continuité légitime de la première république chinoise proclamée en 1912 sur le continent à Nankin (Est).
Au fil des décennies, une identité taïwanaise distincte est toutefois apparue et un certain nombre d’habitants de Taïwan ne souhaitent plus de réunification.