Le navire battant pavillon camerounais a été intercepté par les garde-côtes vendredi après des dommages sur un câble sous-marin signalés par la société taïwanaise Chunghwa Telecom.
Le navire, qui appartient à un Hongkongais et dont l’équipage était composé de sept ressortissants chinois, a reçu l’ordre de revenir au large du port de Keelung, dans le nord de Taïwan, pour une inspection, ont indiqué les garde-côtes dans un communiqué.
Mais les garde-côtes taïwanais n’ont pas pu monter à bord du navire en raison d’une mer agitée et le bateau a fini par être autorisé à naviguer vers le port sud-coréen de Busan, car il ne pouvait être retenu plus longtemps.
Taïwan a demandé aux autorités sud-coréennes de l’aider dans son enquête sur le navire, qui navigue également sous pavillon tanzanien, selon les garde-côtes.
« Une analyse de l’historique de la trajectoire du navire doit encore révéler sa véritable intention », ont ajouté les garde-côtes.
« Cependant, la possibilité qu’un navire chinois sous pavillon de complaisance se livre à un harcèlement en zone grise ne peut être exclue », ont-ils estimé.
Taïpei accuse régulièrement Pékin d’intensifier les actes d’agression dits « de zone grise », en envoyant des avions de chasse et des navires de guerre autour de Taïwan.
La Chine et Taïwan coexistent depuis 1949 avec des gouvernements distincts, mais Pékin revendique l’île comme partie intégrante de son territoire et n’exclut pas de recourir à la force pour en prendre le contrôle.
Le service de télécommunications de Chunghwa est rapidement revenu à la normale vendredi, selon l’agence de presse semi-officielle Central News Agency.
Ces dernières années, Pékin a intensifié la pression militaire sur Taipei, qui craint que la Chine ne coupe les liens de communication avec l’île dans le cadre d’une tentative de conquête.
En février 2023, deux lignes de télécommunications sous-marines desservant l’archipel taïwanais de Matsu avaient été coupées, perturbant les communications pendant des semaines.
Taïwan avait alors dit soupçonner des navires chinois d’en être responsables.
La Suède et la Finlande enquêtent de leur côté sur la panne d’un câble sous-marin en mer Baltique en décembre, qui selon Helsinki pourrait avoir été saboté par un navire lié à la Russie.
Deux câbles de télécommunications ont en outre été coupés les 17 et 18 novembre dans les eaux territoriales suédoises. Un vraquier battant pavillon chinois, le Yi Peng 3, a été dans le viseur de Stockholm. Il se trouvait au-dessus de la zone au moment des faits.
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