Selon la procédure juridique habituelle à Washington, « l’administration a notifié au Congrès aujourd’hui la vente d’un ensemble d’armes défensives à Taïwan pour 1,83 milliard de dollars », a indiqué à quelques journalistes le porte-parole du bureau des affaires politico-militaires du département d’Etat, David McKeeby.
Cette requête formelle du gouvernement démocrate d’approbation au Congrès, aux mains des républicains, comprend deux « frégates de type Perry, des missiles anti-chars, des véhicules amphibie » ainsi que divers systèmes électroniques de guidage et des « missiles sol-air Stinger », a détaillé le diplomate américain.
Ces ventes d’armes à Taïwan, l’île nationaliste chinoise que Washington, comme quasiment toute la communauté internationale, ne reconnaît pas officiellement, sont « motivées par la loi sur les Relations avec Taïwan et fondées sur une évaluation des besoins de Taïwan en matière de défense », a argumenté M. McKeeby.
Il a rappelé que « la politique de longue date de ventes d’armes à Taïwan » a été le fait de « six administrations américaines différentes » depuis que les Etats-Unis se sont rapprochés de la seule Chine communiste au début des années 1970, sous la présidence de Richard Nixon, avant d’établir des relations diplomatiques en 1979.
Le département d’Etat a d’ailleurs réaffirmé qu’il n’y avait « pas de changement à la politique de longue date d’une seule Chine », c’est-à-dire Pékin.
Pour autant cette semaine, alors que l’information sur la vente possible de frégates avait filtré dans des médias, la Chine avait manifesté sa « ferme opposition » et prévenu Taïwan du risque de mise en danger des relations entre les deux pays, à l’histoire tumultueuse et séparés par le détroit de Taïwan.
Sans même mentionner explicitement la Chine, deuxième puissance mondiale, le sénateur républicain et président de la commission des Forces armées, John McCain, a fait part dans un communiqué de son « fort soutien à la notification par l’administration d’une nouvelle vague de ventes d’armes à Taïwan ».
« Une décision qui correspond (…) à notre intérêt national à aider le gouvernement démocratique à Taipei pour qu’il préserve la stabilité de part et d’autre du détroit de Taïwan », selon M. McCain, qui fut candidat républicain malheureux à la présidentielle de 2008.
La Chine et Taïwan sont séparés depuis 1949.
Pékin considère Taïwan comme lui appartenant et n’a pas renoncé à la réunification, par la force si nécessaire. Les relations se sont apaisées avec l’élection en 2008 du président taïwanais Ma Ying-jeou.
Ce dernier et le président chinois Xi Jinping ont tenu un sommet historique le 7 novembre. Il s’agissait de la première rencontre entre dirigeants des deux régimes antagonistes depuis la proclamation par Mao Tsé-toung de la République populaire de Chine (RPC) en 1949, quand les nationalistes du Kuomintang (KMT) s’étaient réfugiés à Taïwan.