Ce contrat « majeur » d’un montant de 300 à 500 millions d’euros a été attribué par la Direction générale de l’armement (DGA) pour l’équipement de ce programme de submersibles, composante océanique de la force de dissuasion nucléaire française, dont la conception a été lancée début 2021.
Il s’agit de remplacer les SNLE de la classe Le Triomphant, actuellement en service et lancés entre 1994 et 2008. D’où leur qualification de « SNLE 3G », pour troisième génération depuis le premier SNLE français mis à l’eau en 1967.
Le contrat concerne une « suite complète » de sonars, incluant une antenne remorquée, mais aussi des capteurs de flanc et d’étrave. Aux termes de cet accord, Thales va concevoir et développer la « suite sonar » pour les 3G à l’horizon 2035, mais aussi fournir ces nouveaux équipements pour un des sous-marins de la génération actuelle dans le cadre d’un programme de modernisation.
Vantant « de nombreuses ruptures technologiques », Thales a évoqué des équipements « s’appuyant sur de puissants algorithmes de traitement de données massives (big data) », qui permettront « d’assurer pour les dizaines d’années à venir, une parfaite maîtrise de la situation acoustique face à des menaces de plus en silencieuses ».
Programme pour lequel plusieurs milliards d’euros ont déjà été débloqués, les sous-marins 3G, dont le maître d’oeuvre industriel est Naval Group avec TechnicAtome pour les chaufferies nucléaires, auront vocation à naviguer jusqu’en 2090. Dotés d’un équipage de 110 personnes, ils feront 138 mètres de long pour 14.300 tonnes en plongée.
Chez Thales, qui revendique le titre de « leader mondial sur le marché de la lutte sous la mer » et 60 ans d’expérience dans ce domaine, le chantier des nouveaux sonars occupera d’ici deux ans une centaine de personnes, principalement sur le site de Sophia-Antipolis, près de Nice.
La France considère la dissuasion comme son assurance-vie face aux menaces contre ses intérêts existentiels. Ses SNLE – au nombre de quatre pour en avoir un en permanence en patrouille – constituent le socle de sa stratégie nucléaire, leur efficacité reposant à la fois sur leur discrétion et leur capacité de détection.
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