« Avec le Syndicat national des agents de voyages (Snav, ndlr), nous allons nous retourner contre Bayard. Nous allons assigner Bayard Presse pour exercice illégal de la profession », a déclaré Raoul Nabet, président de l’Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST).
Les deux organisations reprochent au groupe de presse et d’édition d’avoir perçu des rétro-commissions de la part de l’organisateur de croisières parisien NDS Voyages pour des croisières estampillées Notre Temps, du nom du magazine édité par Bayard Presse.
D’après M. Nabet, Bayard Presse et NDS Voyages –dont autour de 8% du capital sont détenus par le groupe de presse, qui en possédait auparavant 100%– étaient liés par un contrat en vertu duquel le premier « prêtait son concours à des opérations de tourisme. Dans ce cas-là, vous êtes tenu selon la loi d’être titulaire d’une immatriculation ».
« A notre connaissance, Bayard Presse n’est pas porté au registre des opérateurs de tourisme que tient Atout France », l’agence de développement touristique de la France, a relevé M. Nabet.
Le tribunal de commerce de Paris a prononcé le 25 octobre la liquidation judiciaire de NDS Voyages –Voyages et pèlerinages de Notre-Dame-du-salut– qui affrétait l’un des deux navires bloqués à partir de mi-septembre à Marseille.
Le MV Athéna et le Princess Danae, deux navires vieux de plus d’un demi-siècle appartenant à l’armateur portugais Waybell Cruises, ont été maintenus à quai en raison de factures de carburant et de salaires impayés. Le Princess Danae, habitué des tours du monde, était affrété par NDS Voyages, créé en 1958.
L’APST a enregistré environ 300 dossiers de réclamation après l’annulation des croisières du Princess Danae, ce qui pourrait se traduire par un montant indemnisé « de l’ordre de 2,5 millions d’euros », soit l’un des sinistres les plus coûteux jamais supportés par l’association, a précisé M. Nabet, ajoutant que les premiers remboursements pourraient intervenir en avril.
Selon lui, « près de 90% du remplissage (du navire) étaient des croisiéristes de croisières Notre Temps » mais, dans ce cas-là, « il s’agit d’un contrat entre deux professionnels et l’APST n’a pas vocation à intervenir ».
« Nous allons rembourser mais des poursuites vont être engagées » contre Bayard, a-t-il indiqué.
L’association –qui avait obtenu la saisie du Princess Danae avant d’être finalement déboutée– a déjà assigné en novembre Waybell Cruises devant le tribunal de commerce de Marseille. Une audience préliminaire est prévue mardi prochain.
« Nous avons obtenu de Waybell un document par lequel il gage ses biens, dont le Princess Danae, en vue d’un éventuel remboursement », a indiqué M. Nabet.