Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra ainsi le 2 décembre aux Philippines et le 8 en Malaisie. Entre les deux dates, il sera en Nouvelle-Calédonie, archipel français qui organise pour la première fois une rencontre de haut niveau entre ministres de la Défense du Pacifique-Sud.
Au cours du « South Pacific Defense ministers’ meeting » (SPDMM) à Nouméa, le ministre s’entretiendra notamment avec son homologue et vice-Premier ministre australien Richard Marles, selon le ministère des Armées.
Au même moment, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna sera les 4 et 5 décembre en Australie où elle adoptera avec son homologue australienne Penny Wong « la nouvelle feuille de route » de la relation entre les deux pays, a indiqué jeudi une source diplomatique.
Cette feuille de route reposera sur trois piliers : la défense, les enjeux liés aux problématiques climatiques, et la culture.
Le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, élu en mai 2022, s’est efforcé de relancer les relations avec la France, qui s’étaient particulièrement dégradées après l’annulation, en 2021, d’une commande de 12 sous-marins français par l’Australie au profit d’un partenariat avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ce qui avait fait l’effet d’une douche froide à Paris.
A Canberra, lors de la visite de Mme Colonna, la France remettra à l’Australie une version numérisée d’archives, descriptions, dessins de l’expédition d’Entrecasteaux menée à la fin du 18e siècle par des voyageurs français qui ont été « parmi les premiers à découvrir certaines parties de l’Australie », a expliqué la source diplomatique.
« Ce voyage, en Tasmanie, est un des très rares témoignages de ce qu’était la vie des peuples premiers de Tasmanie », a-t-elle ajouté.
Autre élément montrant que la France entend élargir sa relation bilatérale au-delà de la sphère défense, la cheffe de la diplomatie française inaugurera à Melbourne, un centre consacré aux enjeux de la transition énergétique qui mobilise conjointement le Centre d’énergie atomique (CEA) français et l’université de Grenoble côté français, et l’université de Swinburne côté australien.
La France souhaite renforcer ses liens avec l’Australie et plus largement sa présence dans la zone dans le cadre de sa stratégie en Asie-Pacifique, une région qu’elle appelle « IndoPacifique », marquée par la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis.
A Nouméa, les ministres de la Défense aborderont les menaces régionales, la pêche illégale, le trafic de drogues, les enjeux de souveraineté, les conséquences sécuritaires et humanitaires du changement climatique mais aussi les possibles embarquements conjoints qui permettent à un navire de naviguer dans les eaux d’un état tiers en embarquant des officiers de cet état.
Le SPDMM regroupe depuis 2013 l’Australie, la Nouvelle Zélande, la France, le Chili, les îles Tonga, les îles Fidji et la Papouasie Nouvelle-Guinée, ainsi que trois observateurs (Etats-Unis, Grande-Bretagne et Japon).