Vers 7 heures, un patrouilleur de la marine, basé à Cherbourg, qui se trouvait au large de Dunkerque a détecté à une dizaine de km du rivage « une embarcation gonflable, de petite taille, contenant trois migrants à bord », a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
Les sauveteurs ont découvert trois hommes, un père de 60 ans et deux fils de 25 et 35 ans, en situation de légère hypothermie. « Ils étaient dans un bateau sans moteur avec une seule pagaie », a souligné à l’AFP le procureur de Dunkerque Eric Fouard.
D’après le parquet, les trois migrants venaient de la « Jungle » de Calais, vaste bidonville où se trouvent environ 3.500 migrants. « Les migrants ont dit avoir roulé une demi-heure de la +Jungle+ avant de se mettre à l’eau. Un passeur leur aurait fourni l’embarcation et leur aurait dit +l’Angleterre c’est tout droit+. Ils n’avaient aucune chance de rejoindre l’Angleterre », a-t-il affirmé, précisant que les migrants étaient iraniens.
Les trois hommes étaient entendus jeudi par les policiers de la PAF (police aux frontières).
Les tentatives de traverser de la Mer du Nord sont rares, les migrants préférant tenter leur chance en montant dans des camions avant qu’ils n’embarquent dans des cars-ferrys à destination de Douvres.
Le 6 février un petit bateau à la dérive avec à son bord quatre migrants iraniens avait été découvert par des sauveteurs français.
Depuis plusieurs semaines, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord constate « des tentatives ou des projets de traversées vers la Grande-Bretagne par des groupes de personnes qui prennent la mer de nuit, à bord d’embarcations inappropriées, en surnombre, sans la moindre notion de navigation et inconscients des dangers réels (…) ».
Selon le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), le détroit du Pas-de-Calais constitue « la voie maritime la plus fréquentée au monde, quotidiennement empruntée par plus de 400 navires commerciaux, soit un quart du trafic mondial, auxquels s’ajoutent des navires de pêche et de plaisance ».
En outre, la navigation maritime peut s’y révéler dangereuse en raison de son « caractère étroit, des bancs de sable changeants, d’une visibilité souvent réduite par la brume et de très forts courants de marées ».