« Les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver 17 migrants disparus, partis lundi dernier des côtes de Bizerte », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Garde nationale, dont dépendent les garde-côtes, Houssem Eddine Jebabli.
Il s’agit de Tunisiens, dont un mineur, son père, et une femme, a ajouté M. Jebabli.
Samedi, des familles de ces disparus ont manifesté dans le centre de Bizerte pour exiger que les autorités recherchent leurs proches, selon des médias locaux.
Jeudi dernier, un porte-parole judiciaire avait annoncé le naufrage d’une embarcation de fortune devant les côtes de Sfax (centre), dans lequel ont péri 13 ressortissants soudanais tandis que 27 autres sont portés disparus.
La Tunisie est, avec la Libye, le principal point de départ pour des milliers de migrants qui cherchent à rejoindre clandestinement l’Europe. Les premières côtes italiennes sont situées à moins de 150 kilomètres de la région de Sfax.
Sur les onze premiers mois de l’année 2023, les autorités tunisiennes ont intercepté près de 70.000 candidats à l’émigration clandestine (dont deux tiers de ressortissants subsahariens), plus du double de la même période de 2022, selon des statistiques de la Garde nationale.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 2.498 personnes sont mortes ou ont disparues en 2023 en Méditerranée centrale en tentant de rallier clandestinement l’Europe, soit 75% de plus qu’en 2022.
Les Tunisiens ont représenté l’an passé la deuxième nationalité de migrants illégaux arrivés en Italie (avec 17.304) juste derrière les Guinéens (18.204), selon des chiffres du ministère de l’Intérieur italien.
L’aggravation de la conjoncture économique avec une croissance estimée à 1,2% pour 2023 (la moitié de 2022) et un chômage des jeunes à 38%, sont des facteurs décisifs de cette émigration massive ainsi que de fortes tensions politiques depuis le coup de force du président Kais Saied à l’été 2021.