La mort des 46 Tunisiens qui tentaient de rejoindre l’Europe avait été qualifiée de « catastrophe nationale » par le Premier ministre Youssef Chahed.
« Le capitaine du navire militaire et le capitaine du bateau (de migrants) sont accusés, après que leur responsabilité a été prouvée dans cet incident », précise la présidence dans un communiqué après avoir été informée des résultats d’une enquête menée par le parquet militaire.
Ni le ministère de la Défense ni le parquet n’ont pu indiquer si les deux hommes ont été officiellement inculpés, ni s’ils sont en détention préventive.
Ce drame intervenu le 8 octobre au large de Sfax avait secoué cette région littorale et notamment la localité de Bir Ali Ben Khalifa, d’où étaient originaires nombre des migrants morts. Une grève générale avait été observée dans la ville pour réclamer la vérité sur cette collision.
Parmi les 38 survivants, certains ont accusé les militaires de les avoir délibérément percutés après les avoir insultés.
Le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, avait affirmé à l’époque que le navire militaire avait suivi le bateau de migrants pendant « trois heures et demie » pour l’exhorter à s’arrêter et à rebrousser chemin.
« Si c’était une collision volontaire, il n’aurait pas accompagné (l’embarcation) jusqu’aux eaux internationales (…). Il l’aurait attaquée dans nos eaux », avait-il soutenu.