Les journaux autrefois discrets sur les drames en mer de l’immigration clandestine –sujet quasiment tabou sous l’ancien régime– consacraient mercredi de larges espaces au naufrage publiant témoignages, photos et la liste des 56 rescapés rendue publique par le ministère des Affaires étrangères.
« Un naufrage de trop! », « Chronique d’une tragédie annoncée » titraient en Une La Presse et le Quotidien, au moins trois autres journaux arabophones réservant leur Une au drame.
« En quoi ce naufrage nous touche-t-il plus que les autres? » s’interrogeait La Presse. Et d’ajouter que « la nouveauté est que la société tunisienne en a pris pleine conscience ».
Le journal salue le rôle des réseaux sociaux qui « ont fait bouger les lignes » et affiché des numéros verts avant même le ministère des Affaires étrangères.
Conférences de presse, marches silencieuses, recueillement, protestations et sit-in des familles endeuillées se poursuivaient en attendant le rapatriement des corps ou des survivants.
Le gouvernement avait lui réagi deux jours après le naufrage, annonçant lundi la mise en place d’une cellule de crise et déplorant la disparition de dizaines de Tunisiens parmi plus de 100 migrants à bord de l’embarcation qui devait les transporter jusqu’en Italie.
L’opposition a vu dans le drame un « échec de la politique du gouvernement » et a tiré à boulets rouges sur la coalition au pouvoir, dirigé par le parti islamiste Ennahda.