La ville est privée depuis des jours d’eau, d’électricité, de chauffage et de communications et la situation humanitaire y est décrite comme catastrophique avec des corps abandonnés dans les rues et une nourriture qui commence à manquer.
Les combats se sont déplacés vendredi dans la zone où se trouve la mosquée, dans l’ouest de la ville, a indiqué Petro Andriouchtchenko, un conseiller municipal.
Depuis tôt vendredi, la Russie bombarde sans relâche la ville, empêchant les habitants de sortir et les personnes réfugiées dans la mosquée sont donc injoignables, a-t-il dit.
« Notre gouvernement ne peut pas parler au gouvernement russe donc nous espérons que le gouvernement turc puisse leur parler pour sauver ces Turcs ainsi que les Ukrainiens », écrit-il sur un post Telegram.
« Nous sommes prêts à toute opération pour évacuer les Turcs mais pour cela il faut que la Turquie nous aide à faire cesser les attaques. Sans l’aide du gouvernement turc, je crois que c’est impossible », poursuit-il.
Plus tôt cette semaine, l’armée russe a bombardé un complexe hospitalier comprenant une maternité à Marioupol, tuant trois personnes dont un enfant et suscitant l’indignation de la communauté internationale.
La mairie de la ville a indiqué vendredi que les douze jours de siège avaient fait 1.582 victimes civiles.
La communauté turque de Marioupol s’est réfugiée dans la mosquée peu après le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. On ignore si des musulmans d’autres nationalités s’y trouvent aussi.
Imam Mehmet Uce, un ressortissant turc, a indiqué à l’AFP avant le début du siège que le bâtiment est solide et a un sous-sol où a été stocké de l’approvisionnement.
Deux bus essaient depuis la semaine dernière d’évacuer les Turcs, parallèlement à d’autres efforts pour faire sortir des Ukrainiens. Mais plusieurs tentatives pour établir un corridor humanitaire ont échoué, Moscou étant accusé de ne pas respecter le cessez-le-feu.
Ismail Hacioglu, dont la femme, le fils et quatre autres proches se trouvent dans la mosquée, participe aux efforts de coordination pour leur évacuation. Il se trouvait à Odessa lorsque le siège a commencé.
« Les bombardements se rapprochent et qui sait quelle sera la prochaine cible, peut-être la mosquée », s’inquiète-t-il.
Vendredi, l’ambassade de Turquie en Ukraine a annoncé s’être transférée de Kiev dans la ville occidentale de Tchernivtsi, où il y a peu de combats.
« Nous pensons que la situation est très dangereuse pour les étrangers à Marioupol. La Russie bloque les corridors humanitaires et si elle frappe la mosquée nous ne pouvons pas aider les gens là-bas », a souligné M. Andriouchtchenko