« Nous sommes en train de travailler à un paquet de sanctions fortes » avec les alliés occidentaux dans ce cas de figure, qui couvre plusieurs aspects « y compris Nord Stream II », a déclaré Annalena Baerbock devant la chambre des députés.
La ministre des Affaires étrangères a ainsi clarifié la position allemande sur ce point, après beaucoup de tergiversations sur cette question centrale ces dernières semaines.
Le gouvernement de coalition allemand, qui réunit des sociaux-démocrates plutôt favorables à une approche conciliante avec Moscou, et les écologistes et Libéraux partisans d’une ligne plus dure, n’a cessé de souffler le chaud et le froid concernant le gazoduc.
Le chancelier Olaf Scholz a ainsi tantôt parlé d’un « projet privé » ne devant être mêlé aux questions politiques, tantôt évoqué un accord de principe conclu l’an dernier entre Berlin et Washington et prévoyant de stopper le projet en cas d’agression militaire russe contre l’Ukraine.
Ce gazoduc, qui doit acheminer du gaz russe en Allemagne et en Europe via la mer Baltique, en contournant l’Ukraine, est achevé. Mais sa mise en service reste actuellement bloquée par le régulateur énergétique allemand, pour des raisons juridiques.
Sur les tensions actuelles autour de l’Ukraine, Mme Baerbock a néanmoins insisté sur la nécessité dans l’immédiat de se concentrer sur les négociations en cours pour tenter d’obtenir une désescalade de Moscou, soupçonné de préparer une invasion.
« Tant qu’on parle, on ne tire pas », a-t-elle lancé à la tribune de la chambre des députés.
Berlin doit toutefois faire face à de nombreuses critiques pour son positionnement jugé trop souple avec Moscou. Le gouvernement allemand refuse de livrer des armes à Kiev, contrairement aux Etats-Unis ou à la Grande Bretagne, et il a dû récemment limoger le chef de sa marine nationale, qui avait soutenu la position russe.