« Cela représente une nouvelle escalade sans provocation dans la campagne actuellement menée par Moscou qui vise à affaiblir et déstabiliser l’Ukraine », a indiqué Ned Price, soulignant la « profonde inquiétude » de Washington alors que d’importantes troupes russes ont été positionnées à la frontière avec l’Ukraine.
La Russie a annoncé vendredi « suspendre » pendant six mois, du 24 avril au 31 octobre, « le passage à travers les eaux territoriales de la fédération de Russie pour les navires militaires et autres bâtiments étatiques ».
Cette suspension concerne trois zones, dont une au large de la presqu’île de Kertch, proche du détroit du même nom, qui relie la mer Noire à la mer d’Azov et qui est d’une importance cruciale pour les exportations de céréales ou d’acier produits en Ukraine.
Les tensions russo-ukrainiennes vont crescendo depuis plusieurs semaines, l’Ukraine accusant Moscou de chercher un casus belli pour l’envahir et la Russie accusant Kiev de préparer une offensive contre les séparatistes prorusses de l’Est ukrainien.
Les Etats-Unis « appellent la Russie à arrêter de harceler les navires dans la région et à diminuer le nombre de ses troupes le long de la frontière avec l’Ukraine », a dit le porte-parole du département d’Etat.
Les pays membres de l’Otan avaient déjà exprimé vendredi leur « inquiétude » à propos des manoeuvres maritimes de Moscou et exigé que la Russie garantisse « le libre accès » aux ports ukrainiens de la mer d’Azov.
Les forces russes à la frontière ukrainienne, estimées à 100.000 soldats par l’Union européenne, seraient plus importantes que lors de l’invasion de la Crimée en 2014, a par ailleurs estimé le Pentagone lundi.