L’avocat, Xavier Nogueras, avait demandé à l’ouverture du procès que l’audience se tienne sans public, évoquant des craintes pour « la sérénité de l’audience » en raison de la « situation d’hystérie médiatique » qui existe selon lui autour de son client depuis sa mise en examen et son incarcération le 1er avril dans une autre affaire retentissante: le meurtre en mars de l’ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu.
« La famille de M. Le Priol m’a alerté de ce qu’ils recevaient quotidiennement des menaces d’atteinte à leur intégrité physique, des menaces de mort à peine voilées, venant selon lui « de groupuscules d’extrême gauche, de groupes de rugbymen, de personnes du Sud-Ouest », a déclaré Me Nogueras.
« Je ne sais pas qui est dans la salle. Et je ne sais pas avec quel sentiment ils viennent assister à cette audience », a-t-il ajouté, en affirmant que ce contexte « peut créer chez tout le monde une forme de pression qui nous éloignerait de la sérénité » nécessaire aux débats.
L’avocate d’un autre prévenu, Logan Djian, qui comparaît libre, s’était associée à cette demande. Me Solange Doumic a estimé que « la présence aujourd’hui de la presse en masse » – pas là, selon elle, « pour ce dossier lui-même (qui) n’intéressait personne » – « risque par essence de fausser les débats ».
Après une brève suspension de séance, la présidente du tribunal a rejeté le huis clos, en estimant que « la seule médiatisation de l’affaire (était) un motif insuffisant » pour estimer que la publicité des débats nuirait à leur sérénité.
« Il ne sera pas fait état du fond de l’affaire » du meurtre de Federico Martin Aramburu, a-t-elle ajouté.
Le procès, plusieurs fois renvoyé, porte sur le passage à tabac en octobre 2015 de l’ancien président du Gud, groupuscule d’extrême droite auquel les prévenus appartenaient aussi.
Loïk Le Priol, ancien commando marine entre 2013 et 2015, a depuis été mis en examen et placé en détention provisoire pour l’assassinat en mars de l’ancien international de rugby Federico Martin Aramburu, tout comme l’un des autres prévenus, Romain Bouvier.
Les trois autres, dont Logan Djian, qui avait succédé à la victime à la tête du Gud, sont sous contrôle judiciaire et comparaissent libres.