Un tel blocus « serait probablement voué à l’échec et représenterait un risque énorme d’escalade pour la RPC (République populaire de Chine), qui devrait alors se demander si elle est prête ou non à attaquer des navires marchands », a affirmé Ely Ratner, secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité dans la région indo-pacifique au sein du Pentagone.
« Un blocus aurait un effet dévastateur sur la communauté internationale » qui pourrait réagir, « ce que Pékin préfèrerait éviter », a déclaré M. Ratner devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants.
Pékin considère l’île autonome comme l’une de ses provinces qu’elle souhaite un jour réunifier avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.
Washington, allié de Taipei, a jusqu’à présent parlé de 2027 comme date possible pour une invasion chinoise.
Récemment, la Chine a intensifié ses manoeuvres militaires, simulant un encerclement de l’île et effectuant des incursions quasi-quotidiennes d’avions et de navires de guerre autour de Taïwan.
Le major général Joseph McGee, vice-directeur de la stratégie, des plans et de la politique de l’état-major interarmées, a lui aussi estimé que le blocus « est une option, mais ce n’est pas une option militaire très probable ».
« Il est beaucoup plus facile de parler d’un blocus que de le mettre en oeuvre », a ajouté ce responsable du Pentagone.
Il a notamment évoqué le relief montagneux de l’île et le détroit de Taïwan qui sépare le territoire de la Chine continentale, affirmant qu' »une invasion de Taïwan par l’APL (Armée populaire de libération) ne serait pas facile ».
« Ils devraient masser des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de soldats sur la côte orientale, ce qui constituerait un signal clair » qu’une intervention se prépare, a déclaré M. McGee, ajoutant que des opérations amphibies et des attaques aériennes combinées seraient « extrêmement compliquées ».
Lundi, Taipei a indiqué que la Chine avait fait voler, en 24 heures, plus d’une centaine d’avions autour de Taïwan, ce qui selon les autorités de l’île constitue un record enregistré sur une période récente.
La semaine dernière, Taipei avait fait état d’un nombre croissant d’incursions d’avions et de navires de guerre chinois.