« Notre pilote est à bord et le navire quitte le port », a déclaré à l’AFP un responsable des autorités portuaires alors que le navire était guidé vers la sortie par des remorqueurs.
« Ils ont donné le port de Jiangyin comme prochaine destination », a-t-il précisé.
Le Yuan Wang 5, qui transporte environ 400 membres d’équipage, avait quitté Jiangyin, situé dans la province de Jiangsu, le 13 juillet. Il devait initialement faire escale le 11 août dans le port en eau profonde de Hambantota. Mais Colombo avait dû repousser sa venue devant les protestations indiennes.
Après d’intenses négociations diplomatiques, Colombo avait fait volte-face et autorisé le bateau à accoster à Hambantota, à condition qu’il n’effectue aucune recherche pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises.
Le navire chinois devait également garder son système d’identification automatique (AIS) allumé dans la zone économique exclusive du Sri Lanka.
Le bateau chinois est présenté par des sites spécialisés, comme un navire « de recherche et d’étude » mais, selon la chaîne indienne CNN-News18, il s’agit d’un bâtiment d’espionnage à double usage, employé pour le suivi de l’espace et des satellites et utilisé spécifiquement pour les lancements de missiles balistiques intercontinentaux.
Pékin a fait valoir mardi dernier que les activités de recherches marines du Yuan Wang 5 étaient « conformes au droit international et aux pratiques internationales ».
L’Inde s’inquiète de l’influence croissante de la Chine au Sri Lanka qui s’est fortement endetté au fil des ans auprès de Pékin, pour développer de grands projets d’infrastructures.
En 2017, Colombo s’était retrouvé dans l’incapacité d’assurer le service de sa dette de 1,4 milliard de dollars contractée auprès de Pékin pour la construction de Hambantota et avait dû céder le port pour 99 ans à une entreprise publique chinoise.
La Chine reste le principal créancier bilatéral du Sri Lanka, détenant plus de 10% de la dette extérieure du pays.