Le navire lance-missiles, le USS Lassen, a navigué mardi matin heure locale dans les eaux entourant au moins une de ces îles revendiquées par la Chine dans l’archipel disputé des Spratleys, a indiqué ce responsable à l’AFP, au risque de provoquer la colère de Pékin.
La Chine considère comme des eaux territoriales la zone des 12 milles nautiques autour de ces îles, construites sur des îlots qui affleurent parfois à peine.
Mais les Etats-Unis rejettent cette revendication, estimant que la Chine ne peut se construire ainsi une souveraineté sur ces eaux stratégiques.
« Nous opérons de manière habituelle en mer de Chine méridionale et nous naviguerons dans les eaux internationales quand nous le souhaitons », avait affirmé plus tôt le responsable américain.
Pékin a des contentieux territoriaux avec ses voisins asiatiques en mer de Chine méridionale.
La Chine revendique des droits sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et y mène d’énormes opérations de remblaiement, accélérant depuis un an la transformation de récifs coralliens en ports, pistes et infrastructures diverses.
Les Etats-Unis et des pays d’Asie du Sud-Est redoutent un coup de force du géant chinois qui lui donnerait le contrôle sur l’une des routes maritimes les plus stratégiques du globe.
Les Spratleys, qui comprennent une centaine d’îlots et de récifs inhabités, sont revendiqués par le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei.
D’après un rapport du Pentagone datant de cet été, ce sont près de 1.200 hectares de terrains artificiels qui ont été gagnés sur les eaux par la Chine. « La Chine a remblayé 17 fois plus de terres en 20 mois que ce que tous les autres pays » revendiquant l’archipel « ont fait en 40 ans », a calculé le Pentagone.
La Chine a notamment construit une piste de 3.000 mètres de long sur le récif de Fiery Cross, qui est désormais surnommé par les analystes « le deuxième porte-avions chinois ».
Les Etats-Unis plaident depuis des années pour un « code de bonne conduite » entre les pays de la région et prônent une résolution négociée de la querelle territoriale.
Ils refusent officiellement de prendre parti sur le fond, mais défendent de facto les pays d’Asie du Sud-Est face au fait accompli du géant chinois.