Le HMS Richmond, une frégate déployée avec le groupe d’attaque du porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth, a navigué dans ce détroit, dit aussi de Formose, qui sépare Taïwan de la Chine continentale, en se rendant du Japon au Vietnam, a expliqué le ministère britannique de la Défense.
« Où que la Royal Navy opère, elle le fait en totale conformité avec le droit international », a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Le Royaume-Uni a un éventail d’intérêts sécuritaires constants dans (la région) Indo-Pacifique et beaucoup d’importantes relations bilatérales (dans le domaine) de la défense ; ce déploiement est un signe de notre engagement envers la sécurité régionale », a ajouté le ministère.
Il s’agit d’une première pour la Marine britannique depuis 2008, quand le HMS Kent avait emprunté cet itinéraire.
En 2019, un navire de surveillance de la Marine britannique, le HMS Enterprise, avait navigué dans cet étroit bras de mer, mais ce n’était pas un bateau de guerre.
La réaction de Pékin au passage du HMS Richmond est restée mesurée lundi.
« Nous espérons que les pays en question peuvent faire plus pour bâtir la confiance mutuelle entre les pays et maintenir la paix et la sécurité dans la région », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying pendant une conférence de presse.
Des bâtiments américains procèdent en revanche régulièrement à des exercices de « liberté de navigation » sur cette voie maritime, provoquant des réponses courroucées de la Chine pour laquelle Taïwan et les eaux alentour relèvent de sa souveraineté, tout comme une grande partie de la mer de Chine méridionale.
Mais les Etats-Unis et la plupart des autres pays considèrent cette zone comme faisant partie des eaux internationales devant être ouvertes à tous les navires.
Jusqu’à récemment, les traversées controversées du détroit étaient principalement l’oeuvre de la Marine américaine.
Mais à un moment où Pékin intensifie ses menaces militaires à l’encontre de Taïwan, de plus en plus de pays empruntent cet itinéraire.
Des bâtiments de guerre français, canadiens et australiens ont ainsi suscité l’ire de la Chine ces dernières années en naviguant entre le continent et Taïwan.
Le ministre taïwanais de la Défense Chiu Kuo-cheng a confirmé à des journalistes le passage d’une navire étranger, sans préciser son pays d’origine.
Taïwan et ses 23 millions d’habitants vivent sous la menace constante d’une invasion par le régime communiste de Pékin qui s’est promis de reprendre l’île, par la force si nécessaire.
La pression militaire, diplomatique et économique exercée par la Chine continentale s’est accrue depuis l’élection en 2016 à la présidence de Taïwan de Tsai Ing-wen qui voit son île comme « déjà indépendante » et non comme faisant partie d’une « Chine unique ».
L’an dernier, les avions de chasse chinois ont effectué un nombre record de 380 incursions dans la zone de défense de Taïwan et ces incursions ont déjà dépassé les 400 au cours des huit premiers mois de l’année 2021.
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