Plusieurs dizaines de marins STC ont décidé d’occuper le navire « pour une durée illimitée », au terme d’une assemblée générale qui s’est tenue à bord en début de matinée, a indiqué à l’AFP un représentant du STC, Alain Mosconi.
Le blocage, confirmé par la direction de la SNCM, a été effectué par le STC sans préavis.
M. Mosconi, qui est secrétaire général de la branche transports du STC et brigue le secrétariat général du syndicat nationaliste, a indiqué que le navire serait bloqué « tant qu’une compagnie régionale corse ne serait pas créée ».
« Nous occupons le Pascal-Paoli pour une durée illimitée tant que la Collectivité territoriale de Corse (ndlr: CTC, délégataire du service public maritime) ne s’est pas engagée par écrit à reprendre quatre navires de la SNCM en cas de dépôt de bilan en vue de la création d’une compagnie régionale », a indiqué M. Mosconi.
Le Pascal-Paoli devait appareiller mardi à 18H30 pour Marseille.
En 2006, il avait été détourné par des marins STC, dont M. Mosconi, lors de la privatisation de la SNCM, ce qui avait nécessité l’intervention de la Marine nationale et du GIGN pour y mettre un terne.
L’avenir de la SNCM, dont le siège est à Marseille, se joue cette semaine. L’actionnaire principal, Veolia Transdev, qui souhaite se débarrasser de la compagnie en proie à des difficultés de trésorerie, n’a à ce jour pas accepté le plan de relance présenté par le président du conseil de surveillance, Marc Dufour.
La SNCM est aussi pénalisée par des condamnations de Bruxelles à rembourser 440 millions d’euros d’aides liées à sa privatisation et à la délégation de service public (DSP) de 2007 à 2013.
La compagnie, qui emploie 2.600 personnes, dont environ 700 en Corse, et dont dépendent des milliers d’emplois induits en Corse et à Marseille, a réalisé en 2012 quelque 300 millions de chiffre d’affaires pour 14 millions de pertes. Mais elle a remporté en septembre avec une autre société, la Méridionale, l’appel d’offre de DSP pour 2014-23.
M. Dufour doit de nouveau présenter mercredi à l’actionnaire, qui souhaite un dépôt de bilan, son plan de sauvetage et le besoin de 13 millions d’euros pour faire le relais avec la saison prochaine, alors que la CTC doit encore 60 M EUR à la compagnie.
Ce plan, qui comporte aussi un volet industriel avec le renouvellement de la flotte, doit permettre d’économiser 70 M EUR par an et d’atteindre la rentabilité en deux ans, via notamment la suppression de 500 postes par des départs volontaires. Prévu pour 2013, il a du être reporté en 2014 à la demande de Veolia.
Mercredi, les personnels doivent valider un pacte social prévoyant de gagner 25% de productivité en remplaçant les anciens accords d’entreprise dénoncés par la direction en 2012. La CGT, majoritaire, a appelé à voter pour ce plan.
Jeudi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault recevra les dirigeants de Veolia et Transdev (co-entreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts et consignations) pour décider du sort de la SNCM. Le dépôt de bilan de la SNCM pourrait être suivi d’une vente de celle-ci « à la découpe » au profit de compagnies concurrentes.
pl/cho/pre
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