Des milliers de Rohingyas ont pris la mer ces derniers mois pour échapper aux violences communautaires qui ont fait plus de 180 morts et 115.000 déplacés en 2012 dans l’Etat Rakhine.
Et les ONG s’inquiètent du nombre de plus en plus élevé de femmes et d’enfants parmi eux, signe du désespoir de cette minorité considérée par l’ONU comme une des plus persécutées de la planète.
Un bateau « en train de couler », avec à son bord 110 d’entre eux, dont 19 femmes et une vingtaine d’enfants, s’est échoué mercredi sur l’île de Surin, dans le sud-ouest de la Thaïlande, a précisé à l’AFP Manit Pienthong, chef du district de Kura Buri, dans la province de Phang Nga.
A bord, « il y avait un nouveau-né âgé d’une semaine ou dix jours. Ils nous ont dit qu’il était né sur le bateau », a-t-il ajouté, assurant que le garçon allait bien.
Selon lui, près de 800 « boat people » rohingyas ont accosté à Phang Nga depuis un mois.
Au total, plus de mille Rohingyas arrivés ces derniers mois dans le pays sont détenus par les autorités de l’immigration.
La Thaïlande a promis que ces réfugiés seraient autorisés à rester six mois, le temps de leur trouver une solution dans un pays tiers. Mais elle a également indiqué qu’elle n’en accepterait pas de nouveaux.
La marine a d’ailleurs repoussé en mer lundi un bateau de 200 Rohingyas après leur avoir fournir eau et nourriture.
Quelque 800.000 Rohingyas vivent confinés en Etat Rakhine, une région pauvre et isolée de la Birmanie. Des centaines de milliers d’entre eux vivent déjà en exil, dont quelque 300.000 au Bangladesh, mais les violences de l’an passé ont augmenté le nombre de départs.
Seule la Malaisie les accepte, en dépit de l’appel de l’ONU à tous les pays de la région pour qu’ils ouvrent leurs frontières.