L’ours est entré mardi dans Wales, petite localité sur la rive du détroit de Bering, « et a pourchassé plusieurs résidents », selon les premiers éléments divulgués par la police de cet Etat américain dans un communiqué.
« L’attaque aurait eu lieu dans le village, près de l’école » et « l’animal a été abattu par un habitant », pendant qu’il s’en prenait à la jeune femme, Summer Myomick, et son fils Clyde Ongtowasruk, âgé d’un an, a-t-elle précisé.
Des policiers et des agents spécialisés doivent être envoyés dans ce village d’environ 150 personnes, peuplé par la tribu Inupiat. Mais ils font pour le moment face à de « mauvaises conditions météorologiques » qui les empêchent de se rendre sur place, selon le communiqué.
« Historiquement, il est très rare qu’un ours polaire attaque et tue une personne, où que ce soit dans l’Arctique », a expliqué à l’AFP Geoff York de l’ONG Polar Bears International. « Il est encore plus rare que cela arrive au milieu du mois de janvier, dans l’Arctique septentrional où la glace est abondante et où les ours polaires sont d’habitude sur la banquise en train de chasser les phoques. »
Dans le monde entier, vingt personnes ont été tuées sur un total de 73 attaques d’ours polaires recensées entre 1870 et 2014, selon l’ONG. La dernière attaque mortelle en Alaska remonte à 1990, d’après M. York.
De manière générale, la fonte de la banquise causée par le réchauffement climatique, pousse les plantigrades sur le continent plus régulièrement et « augmente la fréquence des interactions entre ours polaires et humains », a poursuivi le scientifique.
Mais « historiquement, la plupart des attaques ont eu lieu entre fin juillet et début décembre, pendant la période sans glace », a-t-il ajouté.
Les attaques sont en général menées par « des ours jeunes (…) qui sont voraces car leur corps requiert de l’énergie pour leur croissance », ou bien « des ours en fin de vie qui ont du mal à se battre avec les autres ours pour les bonnes zones de chasse », a-t-il résumé.
Dans le cas de Wales, il faudra attendre que l’enquête se développe pour comprendre réellement ce qu’il s’est passé, a-t-il conclu.
En Alaska, les ours polaires sont présents uniquement sur les côtes de l’extrême nord et ouest de l’Etat. Le changement climatique, qui fait fondre son principal habitat qu’est la banquise, menace l’espèce d’ursidé.