L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé à Londres et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, n’était pas en mesure de préciser dans l’immédiat l’origine de l’attaque -un drone ou un missile.
« On ne sait pas non plus s’il s’agit d’une attaque israélienne ou pas », a affirmé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. « Le pétrolier iranien qui venait d’Iran était à l’arrêt non loin du port de Banias au moment de l’attaque » et l’un des réservoirs a été touché, selon la même source.
La République islamique d’Iran est un pays allié du régime de Bachar al-Assad en Syrie mais un ennemi d’Israël. Israël cible périodiquement des positions iraniennes en Syrie. Et il y a une dizaine de jours, l’Iran a accusé Israël de « sabotage » dans son usine d’enrichissement d’uranium de Natanz.
A Damas, le ministère du Pétrole, cité par l’agence officielle Sana, a affirmé que le feu s’est déclaré dans un des réservoirs d’un pétrolier non identifié, touché « vraisemblablement » par une attaque de drone, au large de Banias.
« Un incendie s’est déclaré dans l’un des réservoirs (…) après avoir été vraisemblablement la cible d’une attaque au drone », a indiqué le ministère dans un communiqué. L’incendie est désormais « maîtrisé ».
Aucune des sources n’a fait état de victimes.
Il s’agit de la première attaque du genre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, d’après l’ONG.
Voisin de la Syrie, Israël a mené depuis 2011 des centaines de frappes, y compris à l’aide de drones, contre des positions du pouvoir syrien et de ses alliés, les troupes iraniennes et des combattants du Hezbollah libanais, un autre ennemi juré de l’Etat hébreu.
Israël dit chercher à éviter que l’Iran ne s’implante en Syrie. L’armée israélienne n’a que rarement reconnu publiquement ses frappes en Syrie.
– Production et importation –
Jeudi, un officier syrien a été tué près de Damas dans des frappes israéliennes selon l’OSDH, Israël affirmant avoir riposté à un tir de missile tiré de la Syrie et tombé dans le sud du territoire israélien, près d’une installation nucléaire.
Plusieurs installations d’hydrocarbures ont été la cible d’attaques en Syrie.
En février 2020, quatre sites pétroliers et gaziers dans la province centrale de Homs ont été attaqués par des drones armés, provoquant des incendies et des dégâts matériels.
Ces attaques qui n’ont pas été revendiquées, sont survenues une semaine après le sabotage par des inconnus des oléoducs offshore de la raffinerie de Banias. Un sabotage similaire mené à l’aide d’explosifs posés sur les oléoducs, a eu lieu six mois plus tôt.
La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, a coûté des dizaines de milliards de dollars au secteur des hydrocarbures.
Les sanctions occidentales sur le transport pétrolier, ainsi que les mesures punitives américaines contre l’Iran, ont rendu d’autant plus compliquées les importations.
Avant le conflit, la production de pétrole brut syrien atteignait près de 400.000 barils par jour. En 2020, celle-ci s’élevait à seulement 89.000 b/j selon le ministre du pétrole, dont jusqu’à 80.000 en provenance des zones kurdes échappant au contrôle du pouvoir.