Les émeutes, qui ont duré trois jours, ont commencé samedi, 48 heures après le naufrage au large de Lampedusa (Italie) d’un navire de migrants clandestins érythréens et somaliens qui a fait entre 300 et 390 morts, certaines informations faisant état de personnes originaires de camps éthiopiens dans le naufrage, sans pouvoir donner de chiffre ou de détail, a indiqué à l’AFP un porte-parole du HCR, Kisut Gebre Egziabher.
Les protestations ont éclaté dans ces deux camps, distants d’environ 8 km l’un de l’autre et proches de la frontière érythréenne, après une veillée à la mémoire des victimes du naufrage de Lampedusa.
« Selon nos informations, une personne a été tuée – un réfugié – et six réfugiés blessés », a déclaré à l’AFP M. Kisut.
Selon le HCR, le réfugié a été tué après avoir tenté de s’emparer de l’arme d’un policier. L’agence onusienne n’a pas précisé comment les autres avaient été blessés.
Les manifestants « réclamaient d’être relogés, que la totalité des habitants du camp devraient être envoyés dans des pays occidentaux, estimant qu’en raison du manque d’avenir les gens quittaient le camp illégalement », a expliqué M. Kisut.
L’Ethiopie accueille 72.000 réfugiés érythréens, qui fuient l’absence de liberté en Erythrée, la répression de fer du régime du président Issaias Afeworki – à la tête du pays depuis son indépendance de fait en 1991 après 30 ans de guérilla contre Addis Abeba – et la conscription obligatoire à durée indéterminée pour garçons et filles.
L’ONU estime que jusqu’à 3.000 Erythréens fuient chaque mois leur pays vers le Soudan ou l’Ethiopie voisins.